Le Serment des cinq lords

Elle avait tenu le coup jusque-là, mais combien de temps encore la chance lui sourirait-elle ? Elle était cernée de toute part par des femmes prêtes à lui trancher la gorge à la première occasion et les autorités pénitentiaires refusaient de considérer le risque qu'elle encourait. Elle n'avait nulle part où fuir, nulle part où se cacher, et ne pouvait relâcher sa garde un instant. À Holloway, le danger guettait à chaque recoin.
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Bande dessinée - Policier

Le Serment des cinq lords

Assassinat - Complot MAJ lundi 26 novembre 2012

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15,25 €

Yves Sente (scénario), André Juillard (dessin)
Madeleine Demille (coloriste)
Bruxelles : Blake et Mortimer, novembre 2012
64 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-87097-164-2
Coll. "Blake et Mortimer", 21

Comptine des cinq petit lords

Le Serment des cinq lords c'est avant tout le retour d'un scénario au berceau anglais à la fois pour Blake et Mortimer, et pour l'intrigue classique. Yves Sente et André Juillard puisent dans le fond romanesque policier de Conan Doyle à Agatha Christie en passant surtout par Edgar Wallace pour ficeler une trame articulée autour de la fin de vie de T. E. Lawrence (d'Arabie). Car dans cette bande dessinée, s'il ne sera pas une seule fois question des Sept piliers de la sagesse, son étonnant et conséquent roman biographique, il sera fait mention d'un manuscrit écrit par le colonel aventurier anglais qui met en cause la Couronne quant à sa parole donnée puis trahie à la cause arabe.

Nos deux auteurs rivalisent d'imagination pour planifier la mort complotée de Lawrence d'Arabie par un esprit dérangé et revanchard du MI5. Ils y associent une confrérie secrète adoratrice d'archéologie et du grand homme au burnous blanc, pour enfin y ajouter une revanche filiale et mortelle. Et comme il n'y a pas de hasard même heureux, le colonel Blake se retrouve au cœur de cette machination accumulant les bons et mauvais rôles. Quant à Mortimer, il ne s'agit que d'un pion qui fera d'ailleurs bien du tort à l'enquête. Les amateurs de la série ne seront évidemment pas déçus. Le trait de Juillard est maintenant connu, avec le cadre inauguré par Edgar P. Jacobs, il n'a que très peu de liberté sur le style mais il joue des regards entre les personnages, des ombres menaçantes et de tout un tas de petits détails pour s'en affranchir, quant au scénario, il déstructure une enquête lente et linéaire en proposant des flashbacks qui sont autant de souvenirs.

Comme dans les comptines anglaises et les romans d'Agatha Christie, les victimes s'accumulent. Des cinq lords initiaux, ils ne sont bientôt plus que quatre poussés inexorablement vers un destin tragique. Alors, bien sûr l'on se doute que nos deux héros déjoueront les meurtriers, d'ailleurs très vite une piste est éventée (avec les ramifications que l'on imagine, nous, lecteur), mais le plaisir de lecture est là (car le texte est foisonnant), et cette bande dessinée s'inscrit en plein dans la série avec quelques raccords bienvenus aux précédents épisodes sans pour autant être révolutionnaire.

Citation

Je ne sais pas si c'est par manque d'argent ou par simple avarice, mais il ne fait pas très chaud chez vous. Une bonne petite flambée... et nous allons pouvoir reprendre notre discussion d'hier avec quelques outils et la même question. Quel objet avez-vous choisi et, surtout, OÙ l'avez-vous caché ?

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 24 novembre 2012
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