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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Francine Sirven
Gennevilliers : Prisma, novembre 2012
536 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-8104-0240-3
Coll. "Noir"
Art brute
La Trahison de Rembrandt. Malgré son titre, il ne s'agit pas d'un autre de ces romans de détection-fiction où des savanturiers (forcément américains) déjouent en quelques centaines de pages des énigmes ayant mystifié les lettrés (invariablement étrangers) pendant des millénaires. Owen Ziegler, propriétaire d'une galerie d'art, est la victime d'un assassin particulièrement retors s'inspirant des travaux de Rembrandt. L'enjeu est une série de lettres de Rembrandt démontrant que plusieurs toiles de celui-ci sont le fait d'un fils caché. Or si elles étaient découvertes, la valeur des toiles du faussaire chuterait... Tout le monde de l'art est en ébullition : où peuvent être ces fameuses lettres ? Et surtout quel allumé pourrait les rendre publiques ? Un enjeu fort donc pour ce roman ponctué de copies des fameuses lettres de l'épouse de Rembrandt incarcérée sur la demande de son mari à l'asile de Gouda. On s'en doute, et sans tomber dans le travers actuel de salir systématiquement les idoles, le portrait du maître flamand n'est pas forcément flatteur... et trace un parallèle intéressant avec le monde de l'art d'aujourd'hui, devenu une simple marchandise comme une autre, véritable bourse où l'on surveille les cotes des peintres comme autant d'actions. On sent que l'auteur connaît bien le marché qu'il égratigne sans complaisance : ses marchands d'art restent avant tout des êtres humains, le tout dans une ambiance so british. Si cette galerie de personnages haut en couleurs est plutôt roborative, on regrettera que l'aspect purement policier soit traité très superficiellement, comme s'il s'agissait juste d'un prétexte. Il n'y a pas vraiment de suspense, et la résolution est très plate. Peut-être aurait-il mieux valu faire un roman uniquement basé sur l'histoire de Rembrandt et le monde de l'art — où était-ce une concession commerciale ? Le résultat est néanmoins plus qu'honorable, surtout si on s'intéresse au sujet. Il faut juste ne pas s'attendre au sturm und drang du thriller industriel tel qu'on le pratique actuellement...
Citation
Réputé pour sa franchise, il était devenu avec l'âge plus soucieux encore d'intégrité. Courageux à soixante-dix ans, téméraire à quatre-vingt, il n'ambitionnait pas moins que le martyre pour ses quatre-vingt-dix ans.