Il coule aussi dans tes veines

L'un des aspects les plus désagréables de l'être humain, c'est sa conviction ridicule de ne pas être responsable des conséquences de ses actes, comme en témoigne la désinvolture puérile avec laquelle nous tendons à attribuer aux volontés du Destin l'issue désastreuse de nos conneries.
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Roman - Thriller

Il coule aussi dans tes veines

Tueur en série MAJ mardi 22 janvier 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Chevy Stevens
Never Knowing - 2011
Traduit de l'anglais (Canada) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, janvier 2013
414 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-0993-0
Coll. "Suspense"

Hérédité chargée

Prototype du suspense domestique, où le bonheur d'un couple (de préférence avec enfant, ou en devenir) invariablement de la classe moyenne est menacé par un événement extérieur et dont l'élimination restaure l'ordre établi, Il coule aussi dans tes veines , gros thriller, a tout de même un petit supplément d'âme qui fait la différence. Qu'on en juge : Sara, la narratrice, a toujours souffert de ne pas connaître ses origines, malgré des parents adoptifs idéaux. Et alors qu'elle s'apprête à épouser Evan, son envie de connaître ses origines se fait plus pressante. Comme la loi canadienne lui autorise à avoir une copie de son acte de naissance, elle se le procure et, de fil en aiguille, découvre que le père dont elle a tant rêvé est un tueur en série rangé des voitures surnommé le Tueur des Campings, et sa mère biologique est la seule survivante du meurtrier ! Une grossesse non désirée suite à un viol qui explique que celle-ci ait abandonné sa fille à sa naissance tandis que le coupable ne fut jamais démasqué. Or l'histoire filtre dans la presse, et le tueur, qui se fait appeler John, commence à harceler Sara dans l'espoir de se rapprocher de sa fille...

Un point de départ qui aurait pu donner le sturm und drang habituel du thriller industriel, mais la Canadienne Chevy Stevens s'applique surtout à ancrer son histoire dans la réalité, puisque comme pour Séquestrée, son premier roman, l'ensemble est censé être la retranscription de séances de psychanalyse - d'ailleurs, la psy elle-même finit par tenir un rôle involontaire dans l'odyssée criminelle de sa patiente. L'intrigue est plutôt bien menée et, comme le veut le genre, est ponctuée de nombreuses descriptions de la vie quotidienne de l'héroïne pour introduire une proximité avec le lecteur, ou plutôt la lectrice, puisque ce genre vise en général un public féminin du même âge et de la même condition que ses protagonistes. L'auteur évite le cliché de rigueur car "John" n'est pas un des proches de l'héroïne, et la course-poursuite finale à l'issue prévisible est réduite au maximum. De même, pour une fois, le futur mari idéal ne s'avère pas forcément coupable de quelque chose comme le sont tous ces gens-là. On regrettera un rebondissement final un rien capillotracté, mais pas de doutes, ce roman plutôt mieux écrit que la moyenne (et à la traduction irréprochable) remplit largement le contrat. Et avec un peu de chance, la lecture de celui-ci permettra de gagner un voyage au Canada en répondant au jeu-concours qu'il comporte !

Citation

J'ai découvert un article qui vous explique comment réagir face à un violeur ou un tueur en série et comment différencier le premier du second. Il semble que le seul moyen d'avoir une certitude est d'attendre que le tueur vous assassine.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 22 janvier 2013
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