Tony Corso. 6, Bollywood connection

En refaisant le chemin à l'envers, comme ne le souhaitait pas Dave, je me demandais si je suivais la bonne piste. Le quadragénaire amoureux d'une gamine, c'est assez courant, mais de là à tuer pour préserver une réputation, j'avais encore et toujours beaucoup de mal à y croire.
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Bande dessinée - Policier

Tony Corso. 6, Bollywood connection

Social - Hard boiled - Mafia - Chantage - Artistique MAJ lundi 03 juin 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 11,99 €

Olivier Berlion (scénario & dessin)
Christian Favrelle (coloriste)
Paris : Dargaud, mars 2013
48 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 23 cm
ISBN 978-2-205-06755-2

Mœurs indiennes

Tony Corso est un détective de chic et de choc, qui porte des chemises à motifs que la mode lui envie, et qui trimballe ses états d'âme en moto. Ses missions l'emmènent aux quatre coins du monde, et dans ce sixième volet proposé par Olivier Berlion après une absence de trois ans, les affaires débarquent à la porte de son cabanon, sur la côte d'Azur, où un film est en train d'être tourné avec la grande star de Bollywood, Rasheed Khan, connue pour ses opinions politiques et sociales qui tranchent dans la vie indienne. Seulement voilà, la star a un attaché de presse, Meron Pradesh, accroc au jeu et amateur de parties fines, que la mafia de Bombay entend faire chanter pour salir l'image de l'acteur. Pradesh contacte alors le détective mais, après une rencontre où les deux hommes croisent Karen Novacek, une belle et absolument pas ténébreuse tueuse à gages, l'attaché de presse est laissé pour mort sur une route du littoral après une rencontre impromptue avec un inconnu masqué dont la voiture barrait le chemin. Passons sur les relations du détective qui lui permettent de sauver cet attaché de presse qui a tout fait pour se faire tuer, et occultons les flics qui comme dans tout bon scénario hard boiled sont ineptes et ridicules. L'intrigue suit une trajectoire classique pour une conclusion à la thématique actuelle. Olivier Berlion, à sa manière, ouvre une brèche dans les préjugés avec une bande dessinée au trait enlevé et au scénario touffu. L'action est omniprésente mais ralentie par un texte étonnement dense pour une telle bande dessinée. L'auteur nous régale de ses connaissances en cricket tandis que ses personnages de vilains usent des battes pour torturer et frapper leurs victimes. On entre dans les coulisses de Bollywood par la toute petite porte, et même si la réalisation d'un film bollywoodien à Saint-Tropez est peu crédible, on accueille avec grand plaisir ces images et ces airs indiens dans un univers ensoleillé. Les paysages du sud de la France alternent avec ceux d'une cité indienne grouillante où le droit du plus fort est plus que présent. L'hémoglobine pétillant est au rendez-vous, et si le détective ne prend que très peu de coups au corps, son cœur en prend pour quatre. Il n'en a pas moins l'estime de cette tueuse à gages dont il en apprend un peu plus, et avec qui il entretient une relation basée sur la confiance ambigüe. Ce Bollywood connection est un très bon divertissement, joliment dessiné, avec des personnages hauts en couleur qui aiment dérouiller.

Citation

Un connard averti en vaut deux.

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 03 juin 2013
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