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Crocodile blues
Poche
Inédit
Tout public
350 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-35900-101-3
Coll. "Zone d'Ombres", 3
Le saurien sait tout
La chaleur s'est abattue sur la ville de Paris. À l'image du titre de ce roman de Hervé Mestron, cette chaleur semble avoir réveillé les pulsions les plus reptiliennes des protagonistes. Dans la moiteur, les passions s'exacerbent et se mélangent. Le romancier choisit de les centrer autour d'un thème commun, la musique, et comme dans un opéra wagnérien, les leitmotiv des personnages se répondent, s'entrecroisent, jouent leurs variations, s'éloignent, se rapprochent, se touchent et s'écartent. Pour renforcer le côté torride, lourd et orageux, l'intrigue évoque - mais ce sera toujours en demi-teintes -, sans appuyer le trait, des disparitions mystérieuses de bébés. Que fait-on de ces nourrissons qui disparaisssent ? Quel louche trafic se terre derrière leur kidnapping ? Autant de questions pour l'inspecteur Aziz
Hervé Mestron met en lumière son histoire qui avance lentement dans la moiteur ambiante grâce à une série de personnages tous plus équivoques les uns que les autres : un employé de l'édition qui a de bien étranges pensées, un compositeur qui se cache, un jeune homme persuadé de sa propre importance et qui vit tellement dans son monde fantasmé que la réalité ne peut le rattraper, un tueur qui entend nettoyer le monde de la musique classique de ses nouveaux faux dieux...
Mais dès le départ, le titre indique le blues, c'est-à-dire la poisse, la chaleur, l'incapacité des protagonistes à se sortir de leur propre condition, leur capacité à s'y engluer et s'y vautrer comme un crocodile au fond de son marigot, attendant patiemment, de son œil torve, la proie qui finira bien par arriver. Si tous les fils se rejoignent au final, si l'on comprend où sont les bébés, qui sont les vraies victimes et les vrais assassins, le roman reste d'une noirceur confondante, s'achevant sur une note ultime qui ne veut pas mourir, qui reste dans l'oreille bien après l'exécution du morceau.
Citation
Il chercha de l'aide dans sa boite de Témesta. Les beaux rêves lui faisaient peur.