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Roman - Thriller

L'Antidote

Huis-clos - Vengeance MAJ mercredi 14 août 2013

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Raffy Shart
Paris : Le Cherche midi, mai 2013
168 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7491-3214-3

Les vaines vanités

Actuellement l'on rend un hommage tout particulier à Guy Debord et à sa théorie du spectacle à un moment où rarement les images ont eu une telle importance et où les vedettes vulgaires d'un soir, entre téléphone et shampoing, vendent des livres autobiographiques du haut de leur inculture. C'est dans le cadre de cette imposture généralisée que pourrait se situer L'Antidote, de Raffy Shart avec une actrice qui vient de faire un come-back retentissant et qui invite trois anciens couples d'amis sur une minuscule île anglo-normande balayée par les vents et à l'écart de tout, y compris des réseaux téléphoniques, pour discuter d'un nouveau projet qui les remettrait tous en selle. Mais à peine installés, les invités apprennent que la star leur a fait boire un poison et qu'ils ne vivront que s'ils parviennent à se faire pardonner...
Le roman commence ainsi comme une sorte d'hommage à Agatha Christie, mais à cette ambiance rétro (qui avait son charme : vieux manoir, protagonistes engoncés dans leur médiocrité) succèdent des événements de plus en plus étranges et chaotiques (hélas vite gâchées par une phrase de l'héroïne qui laisse comprendre la réalité) où les personnages montrent combien rapidement sous le vernis de la civilisation se cache les égoïsmes les plus froids. Peut-être y-a-t-il disséminées des clés et ces personnages font référence à des personnalités concrètes mais nul besoin de le savoir pour regarder d'un œil d'entomologiste cette micro-société de m'a-tu-vu. Raffy Shart force le trait, développe la caricature jusqu'au final qui révèle, effectivement, combien les apparences sont fausses, comment tout est truqué. Si au départ, l'actrice veut venger son amant qui s'est suicidé des années plus tôt par suite d'insuccès, au final elle roucoule dans les bras d'un autre en se moquant de ses victimes.
L'idée de départ est intéressante, le premier tiers du roman amuse, la suite, malgré le fait que le roman soit court, se répète et bégaie, obligeant son auteur à multiplier des scènes qui sentent le forcé pour conclure de manière un peu convenue, par un jeu de mots cynique final. Un peu dommage, non ?

Citation

Une famille de vipères, oui ! Qui passe son temps à se débiner, se poignarder dans le dos ! Mais devant les médias, on s'adore.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 13 août 2013
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