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Inédit
Tout public
542 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-25194-7
Actualités
- 04/07 Librairie: Sélections de l'été 2015 de la librairie Compagnie
- 07/04 Prix littéraire: Sélection 2015 du Prix du Goéland masqué
- 28/03 Librairie: Coups de cœur du mois pour... frissonner de la librairie Garin (73)
- 18/03 Librairie: Ian Manook débarque en Haute-Garonne (31)
- 15/03 Prix littéraire: Sélection 2015 du Prix PolarLens
- 02/01 Édition: Parutions de la semaine - 2 janvier
- 23/11 Bibliothèque: Ian Manook à la BiLiPo
- 28/07 Prix littéraire: Sélection 2014 du Prix polar Michel Lebrun
- 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP
Mardi 17 juin, dans les locaux de la BiLiPo, le jury du Grand Prix de Littérature Policière a procédé à sa sélection de romans tant français qu'étrangers pour l'année 2014. Chaque sélection est composée de quatorze ouvrages inédits en France parus entre début juin 2013 et fin mai 2014. Le prix, lui, sera proclamé début septembre 2014. Rappelons que ce prix purement honorifique est l'un des plus vieux et respectés en France et qu'il est décerné par une brochette de spécialistes du genre. Assez classique dans ses choix, espérons qu'il accouchera de deux lauréats surprises. Rendez-vous est pris à la rentrée littéraire pour voir ce qu'il en est !
Sélection française 2014 :
- Pur, d'Antoine Chainas (Gallimard, "Série noire") ;
- Chiens enragés, de Marc Charuel (Albin Michel, "Thrillers") ;
- La Traque de la musaraigne, de Florent Couao-Zotti (Jigal, "Polar") ;
- Terminus Belz, d'Emmanuel Grand (Liana Levi, "Policier") ;
- Du vide plein les yeux, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
- Le Grand sacrifice, de Daniel Hervouët (Le Rocher, "Ligne de feu") ;
- L'Homme qui a vu l'homme, de Marin Ledun (Ombres noires) ;
- Yeruldegger, de Ian Manook (Albin Michel) ;
- La Faux soyeuse, d'Éric Maravélias (Gallimard, "Série noire") ;
- Aux animaux la guerre, de Nicolas Mathieu (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- La Madonne de Notre-Dame, d'Alex Ragougneau (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
- La Chute de Mr Fernand, de Louis Sanders (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Dawa, de Julien Suaudeau (Robert Laffont) ;
- L'Hexamètre de Quintilien, d'Élisa Vix (Le Rouergue, "Rouergue noir").
Sélection étrangère 2014 :
- La Marionnette, d'Alex Berg (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- 911, de Shannon Burke (Sonatine) ;
- La Danse de la mouette, de Camilla Läckberg (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Le Dernier message de Sandrine Madison, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Témoin de la nuit, de Kishwar Desaï (L'Aube, "L'Aube noire") ;
- Des morts bien pires, de Francisco Gonzales Ledesma (Rivages, "Thriller") ;
- Ghostman, de Roger Hobbs (Robert Laffont, "Best-sellers") ;
- Dans la rue j'entends les sirènes, d'Adrian McKinty (Stock, "Cosmopolite noire") ;
- Une disparition inquiétante, de Dror Mishani (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- La Fille du bourreau, d'Oliver Pötzsch (Jacqueline Chambon) ;
- Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil, "Cadre vert") ;
- Empty Mile, de Matthew Stockoe (Gallimard, "Série noire") ;
- Zarbi, de Cathi Unsworth (Rivages, "Thriller") ;
- Né sous les coups, de Martyn Waites (Rivages, "Thriller").
Liens : Pur |La Traque de la musaraigne |Terminus Belz |L'Homme qui a vu l'homme |La Faux soyeuse |Aux animaux la guerre |L'Hexamètre de Quintilien |La Danse de la mouette |Témoin de la nuit |Des morts bien pires |Une disparition inquiétante |Une terre d'ombre |Empty Mile |Zarbi |Né sous les coups |911 |Dawa |La Marionnette |Antoine Chainas |Florent Couao-Zotti |Emmanuel Grand |Jérémie Guez |Daniel Hervouët |Marin Ledun |Ian Manook |Louis Sanders |Élisa Vix |Camilla Läckberg |Thomas H. Cook |Kishwar Desai |Ron Rash |Matthew Stokoe |Cathi Unsworth - 13/06 Prix littéraire: Mille et une feuilles noires - sélection 2014
- 25/02 Prix littéraire: Sélection 2014 du Grand Prix des lectrices de Elle
- 23/01 Prix littéraire: Sélection hiver du Prix SNCF du polar/Roman 2014
- 26/11 Prix littéraire: Sélection 2013 Prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes
- 04/10 Édition: Parutions de la semaine - 4 octobre
Wild Far East
On connaît peu de choses de la Mongolie, mis à part le personnage légendaire et réel de Genkis Khan - qui d'ailleurs sera plusieurs fois évoqué dans ce roman de Ian Manook. L'ancien chef de guerre pourrait d'ailleurs servir de point de départ à cette chronique tant il est synonyme de mélange de violence aveugle, de mysticisme étranger à notre culture, et d'entrée dans la mondialisation.
Violence aveugle ? Le roman raconte avant tout l'histoire d'un policier blessé par la vie, un policier dont le nom même sert de titre. L'une de ses filles a été tuée par des bandits, l'autre se drogue et est liée à des groupes douteux et, pour parachever le portrait familial, sa femme a sombré dans la folie. Mais jamais l'ensemble, qui chez un auteur lambda deviendrait une masse de clichés pathologiques, ne sombre dans la caricature grâce à un style tendu et nerveux. Le roman s'ouvre sur la découverte du corps d'une petite fille, enterrée sans doute vivante avec son tricycle. Yeruldegger jure alors de lui redonner une sépulture décente avec ses parents disparus et inconnus. Mais, bien sûr l'enquête révélera plus de choses qu'un simple accident de circulation maladroitement et effroyablement dissimulé.
Mysticisme ? Naïvement l'on imagine ces terres lointaines prises entre le chamanisme ancestral et quelques rites bouddhiques - Yeruldelgger a d'ailleurs commencé sa vie avec une initiation bouddhique. Mais à la sauce mongole avec des moines plutôt shaolin, comme dans les films sanglants, et des leçons religieuses qui sont enseignées à base de coups de poing, et qui pour tout baptême, vous précipitent dans une fosse où l'on s'empresse de vous lancer de dangereux serpents.
Entrée dans la mondialisation ? Depuis Gengis Khan, et en se limitant au XXe siècle, la Mongolie a connu le communisme stalinien, les camps, la présence chinoise et l'ouverture capitaliste asiatique. Le pays s'est transformé en une sorte de Far East à deux vitesses : des terres ancestrales, où se côtoient les traditions et des quads (moyens de locomotion de prédilection des nouveaux hell's angels locaux), et des villes proches de celles du tiers-monde avec une population qui s'appauvrit dans de grands ensembles hérités de l'URSS, et une police corrompue qui maintient un semblant d'ordre voulu par les nouveaux maîtres. Ce sont tous ces éléments que décrit Ian Manook avec son personnage central qui doit à la fois enquêter sur cette enfant enterrée vivante et sur la mort atroce de trois Chinois, contremaîtres dans une usine locale.
Servi par le décor des steppes, Yeruldegger est un roman ample et varié qui allie description fine de la jungle urbaine (avec des nazis locaux, des magouilles policières, des gens que l'on tue à l'étouffée, en les attachant nus sur les tuyaux de chauffage urbain), longues promenades racontées avec justesse dans les steppes où les villageois vivent - mal - des exactions de touristes violents, descriptions des coutumes et des mœurs locales par l'entremise d'un policier qui, malgré sa vie, veut conserver les traditions (le passage de la recette de cuisine à base de marmottes où les personnages retrouvent des souvenirs d'enfance en goûtant le plat cuit à l'antique est littéralement savoureux). Tout un monde qui vit sous nos yeux, sans exotisme facile, entre les ténèbres des grands passages du roman noir et des envolées lyriques, écologiques et mystiques fascinantes sur un monde ancien qui ne veut pas mourir (la rencontre avec une ourse, une course à cheval dans la steppe). Ce roman est annoncé comme le premier volet d'une trilogie. Sa suite va être attendue de pied ferme !
Récompenses :
Prix SNCF du polar/Roman 2014
Grand Prix des Lectrices de "Elle" Policier 2014
Nominations :
Mille et une feuilles noires 2014
Prix Polar Michel Lebrun
Prix Polar Michel Lebrun 2014
Prix Mystère de la Critique 2014
Grand prix de la littérature policière - roman français 2014
Citation
Huit siècles plus tard, on ne se souvient encore de nous que par la terreur et la destruction que nous avons imposées à des cultures qui nous étaient supérieures. Nous n'avons vaincu que parce que notre bestialité dépassait leur entendement éclairé.