Contenu
Poche
Inédit
Tout public
160 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-84219-458-1
Coll. "Le Poulpe", 260
Le Poulpe
Ce qu'il faut savoir sur la série
Le Poulpe est un personnage libre, curieux, contemporain. C'est quelqu'un qui va fouiller, à son compte, dans les failles et les désordres apparents du quotidien.
Quelqu'un qui démarre toujours de ces petits faits divers qui expriment, à tout instant, la maladie de notre monde. Ce n'est ni un vengeur, ni le représentant d'une loi ou d'une morale, c'est un enquêteur un peu plus libertaire que d'habitude, c'est surtout un témoin.
Un Marx et ça repart !
Le Poulpe broie du noir et noie des médocs dans de l'alcool. Son couple avec Cheryl bat de l'aile. Sexe, alcool, drogue et trahison. Le Poulpe pue, il vomit et traine son spleen. Sa chambre est crado. Il s'engueule avec tout le monde. Pendant ce temps, les doux dingues du Consortium, des être abjectes au possible aux âges qu'on ne rencontre que dans la Bible (le plus jeune n'est même pas centenaire, il pourrait être l'arrière-petit-fils du plus vieux) veulent sauver le Capitalisme. Pour se faire, une seule solution : tuer l'auteur du Capital. Marx en personne. Comment ? Avec un accélérateur de particules nouvelles génération, le LHC. Une histoire de Grand collisionneur de hadrons. Un truc d'un diamètre de 27 kilomètres de circonférence situé à la frontière franco-suisse et créé de toutes pièces par deux savants pas fous mais naïfs. Bref, une machine à remonter le temps. Un utérus pour aller dans le trou du cul de l'Histoire.
À intelligence grandiose, plan grandiose. On enverra une unité d'élite, les Blackwine, flinguer à tout va et tout brûler sans en mesurer les conséquences. Et puis à vouloir trop tester et trop vite la machine, tout ce beau monde bouleverse l'Histoire de Jeanne d'Arc à la Commune. Plus qu'une cartouche de Blackwine, les autres ont été tués en se retrouvant au plus mauvais moment au plus mauvais endroit. C'est l'instant tant attendu : celui ou entre en scène un Gabriel plus ragaillardi que jamais, mis au jus par un traître d'en face qui a tenu dans ses bras le corps ensanglanté d'un des deux savants naïfs, pas fous, ancien camarade d'études du Poulpe. Pour contrer un plan sans accroc, vaut mieux un plan sans accroc. Tondu de près et vêtu d'un treillis, d'un gilet en kevlar et de rangers, le Poulpe est propulsé à Paris, en décembre 1843, avec un psychopathe à ses côtés.
Jérôme Leroy a réalisé un Poulpe de tout premier plan à la structure pensée et intéressante, tout en rythme et en rappels historiques (ce qui en ces temps n'est pas un mal). Si on est surpris de ne pas voir Gabriel entrer en action plus tôt (il faut attendre le dernier tiers du roman et des fleurs de bière bues cul sec pendant le reste du récit), l'esprit de révolte de l'auteur croise celui d'un étrange céphalopode en voie de disparition pour nous permettre d'assumer entièrement le florilège qui suit avec la même légèreté d'un Gabriel retrouvé et remonté. Le Poulpe Marx le pas. Le Poulpe se fait remarxer (ah la petite poulette qui ne devrait pas être poulet...). Puis le Poulpe démarx avant de croiser Marx et d'échanger un dialogue aujourd'hui célèbre qui ne tient qu'au futur lecteur de découvrir dans les dernières pages du roman. Une seule conclusion pour tout ceux qui voudraient voir poindre le bout du bout de la crise : un Marx et ça redémarre !
Citation
C'était dérisoire, mais la seule chose qui le maintenait en vie, c'était Marx et les mots croisés du Canard enchaîné.