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Qui a suicidé Pamela Janis Patersen ?
Grand format
Inédit
Tout public
116 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-35962-551-6
Coll. "Rouge"
Un suicide sinon rien
Thelma est détective privée. Benny, un pote, lui fait rencontrer Carl, producteur au bord de la faillite. La vedette de son prochain film vient de se suicider. Les assurances refusent de verser en conséquence les sommes qui lui permettraient de couvrir la production et de finir le film. Il charge Thelma de prouver qu'il s'agit d'un meurtre, qui l'arrangerait financièrement... La mission est glauque, mais Thelma s'y colle, et fouille donc le passé de Pamela, la blonde platine aux airs de Marylin, dont les jours ont théâtralement pris fin dans sa baignoire. Addict au bourbon, au blues et au cinoche, Muriel Mourgue dessine les traits d'un privé tout en réflexions plutôt qu'en muscles, et se fait plaisir en nous embarquant sur les traces de cet Hollywood de cartes postales qui traverse tout le cinéma américain. Mullholland Drive, on se croirait presque parfois sur les pas de Louise aux bras de Thelma... Sunset Boulevard, le récit commence tout en douceur et en clichés. Hollywood Boulevard, Pamela s'offre tout d'abord à la vindicte sous les traits d'une oie blanche, incontournable starlette du cinéma romantique, tandis que peu à peu les langues se délient : c'était une emmerdeuse finie. Jalousies, rancunes, le fiel abonde soudain, les vacheries fusent et le rose bonbon du début cède de plus en plus à l'obscur, au trivial sinon au dégueulasse. D'autant que l'adorable idiote n'a pas laissé une seule empreinte dans son appartement, et que la police semble bien vouloir bâcler son enquête, laissant courir dans les rues de Venice un assassin retors qui finit par menacer la vie même de Thelma. Le tout est écrit sur le ton de la confidence presque. C'est que Thelma ne cesse jamais d'être au centre de ce récit, enlevé, efficace, de ceux auxquels, décidément, commence à nous habituer Muriel Mourgue avec un vrai talent dans son sens du rythme, pastichant volontiers pour s'éloigner aussitôt du pastiche et nous réjouir d'un ton finalement personnel.
Citation
Chaque fois que j'avais fait un effort surhumain pour me rapprocher d'un de mes semblables, il avait fini par y laisser sa peau.