Contenu
L'Étrange affaire du cadavre souriant
Grand format
Inédit
Tout public
La Tour-d'Aigue : L'Aube, février 2014
212 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-0860-3
Coll. "Noire"
Porto aux œillets
En 2014 sera fêté le quarantième anniversaire de la Révolution des œillets. Un événement important pour le Portugal mais qui, en Europe, sait exactement ce que cela peut recouvrir ? En tout cas, ce soulèvement mit un terme à l'une des dernières dictatures qui existait sur le continent et annonça la fin des miettes de l'un des derniers empires coloniaux à l'ancienne mode. Mario França, le protagoniste de ce roman en date de 1998, a fait partie des groupuscules révolutionnaires qui ont amené à l'écroulement de la dictature, mais les années ont passé, et il s'est reconverti comme détective privé pour gagner sa maigre pitance. Pour l'occasion, le client qui s'annonce est anglais. Il souhaite que le détective s'intéresse au suicide de Gladys Cleminson, qui n'est autre qu'une héritière de famille britannique productrice de Porto. Ces familles se sont implantées depuis des siècles au Portugal, où elles vinifient le Porto pour les bonnes tables insulaires. L'Anglais ne croit pas à la thèse officielle du suicide de sa tante et se dit que si le détective retrouvait le coupable du crime, il apporterait la paix à son âme (et si l'un de ses cousins pouvait être le coupable cela simplifierait encore plus les formalités de l'héritage...). Mais en se rendant chez le médecin-légiste, Mario França découvre un autre cadavre à la morgue : celui de son ancien chef de réseau révolutionnaire. Étrange coïncidence, sa mort pourrait être liée à celle de la vieille tante anglaise...
Le récit va jouer, avec un style ironique et un humour tendre (qui culmine lors de la scène finale parodie des romans classiques de déduction où tous les protagonistes se retrouvent en un même lieu tandis que le détective énumère les indices), sur les deux tableaux : une description aujourd'hui d'un vieux groupe révolutionnaire, de ses rêves et de ses échecs et des retours sur son passé et, de l'autre, une enquête qui va croiser le retour des nostalgiques de l'ancienne dictature. Le détective de Miguel Miranda est une variante des privés français de Patrick Raynal et des espagnols de Manuel Vásquez Montalbán : un homme qui a cru en un futur enthousiasmant, qui a perdu, mais qui reste un honnête homme prêt à continuer de se battre pour des rêves plutôt que de céder aux sirènes du monde moderne. Une variante qui joue, sur une trame classique, sa partition mélancolique, légèrement désabusée et caustique avec finesse.
Citation
Son sourire fétide, quand il m'aperçoit en sachant pertinemment le motif de ma visite, doit être l'anticipation du plaisir de me montrer les cadavres allongés dans le frigo.