Kind of black

Après avoir adopté l'attitude d'un monstre sanguinaire, il s'était mué en infirmier doux et prévenant.
Nathalie Chacornac - Dérives
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Kind of black

Assassinat - Artistique MAJ mardi 07 juillet 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Samuel Sutra
Garancières : Flamant noir, novembre 2014
212 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 979-10-93363-08-0

Mademoiselle chante le jazz

Le jazz peut être une longue plainte modulée, un trémolo qui s'éternise, louvoyant dans les esprits pour produire des émotions. Aussi les retrouvailles entre Sarah Davis, une Française partie aux États-Unis où elle est devenue une star, et le pianiste Stan Meursault, son premier accompagnateur, qui est lentement sur le déclin, s'annonce comme un grand moment musical au Night Taver, le temple du jazz parisien. Mais le jazz c'est aussi des histoires de désarroi, de désespoir, de chutes irrémédiables, de destins brisés. Justement comme pour Stan Meursault qui a raté le coche d'une carrière internationale et vivote dans des petits clubs parisiens, mais aussi pour la chanteuse Sarah Davis, revenue pour entamer une nouvelle tournée et qui sera retrouvée poignardée au fond de sa loge. Enfin, le jazz, ce sont aussi des histoires d'amitié, de monde fermé où chacun se connaît, où des liens se tissent au milieu des volutes de fumée des caves où l'on joue. Une amitié naissante entre le pianiste et l'inspecteur chargé de l'enquête, un inspecteur qui, autrefois, a lui aussi tâté du jazz et a même été l'élève de ce pianiste. C'est peut-être par amitié qu'une serveuse s'accuse du crime alors que les faits semblent ne pas pointer vers elle. Et puis le jazz c'est au milieu de l'improvisation prêtée au genre, une rigueur musicale, un sens mathématique du détail qui permettra au policier, imbibé de cette culture, de comprendre les raisons du crime. Ce sont également des histoires et des thèmes de femmes fatales qui troublent et détruisent les hommes, les pauvres musiciens qui croient aux chimères de l'amour. Au fil de ce court roman de Samuel Sutra se dévoilera ainsi la vraie personnalité de Sarah Davis, belle plante ô ! combien vénéneuse.
Le récit est de facture éminemment classique : un meurtre, presque en vase clos, quelques suspects qui, tous, ont des raisons d'avoir liquidé la fille, une scène finale où tout se dévoile. Kind of black tient jusqu'au dénouement et ce rapport complexe qui se noue entre l'inspecteur et le pianiste. Seul, justement, ce dénouement, sans doute un peu trop mélodramatique, sent son préfabriqué, glisse une note discordante dans une partition menée intelligemment et où l'auteur a su montrer son amour du jazz en liant des personnages attachés à cette musique et une intrigue qui tourne comme un motif jazzy sur la distance d'un standard.

Citation

Il s'attarde sur le pont du morceau, en marque la mélodie pédale au plancher pour qu'elle résonne longtemps, jusqu'à dissoner. Il n'aura pas improvisé dessus.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 06 juillet 2015
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page