La Fin de rien

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Roman - Noir

La Fin de rien

Huis-clos - Prison - Terrorisme - Procédure MAJ dimanche 13 septembre 2015

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14,8 €

Frédérick Tristan
Paris : Le Cherche midi, août 2015
140 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7491-4393-4

Pas de procès, pas de château

Franz Kafka fait partie de ces auteurs, comme le marquis de Sade, qui ont le malheur de voir leur œuvre se cacher derrière un adjectif qui, parfois, ne correspond pas totalement à ce qu'ils voulaient faire. Ainsi, derrière l'absurdité du monde, il y a souvent chez Franz Kafka, de l'humour. Peut-être parce que rire est le meilleur moyen de contrer l'horreur du monde. Mais Kafka est mort en 1924 avant que l'absurdité du monde ne devienne tragique et mortelle. Dans son roman, Frédérick Tristan a situé l'intrigue dans les années 1930. Nous sommes dans un pays non précisé de l'Europe centrale, où les militaires sont au pouvoir, ce qui, au vu de nos souvenirs de l'histoire de l'Europe de l'époque, ne réduit pas beaucoup la liste des lieux possibles. Ces régimes proto-fascistes ont déjà érigé le manque d'humour en vertu cardinale. Cela explique sans doute qu'il y a un récit qui va emprunter au rite kafkaïen d'un univers où la culpabilité est de mise, où la vérité ne sert à rien, et où le réel doit se plier à l'idéologie.
Tout commence avec un certain Greedich qui se réveille en prison. Les militaires l'ont arrêté et veulent qu'il avoue être le chef d'Hortsman, un groupe terroriste. Plus il essaie de plaider son innocence, de chercher des preuves à présenter pour démontrer sa véritable identité, plus il se rend compte que tout est biaisé et qui lui est piégé.
Sur ce thème bien connu et où l'auteur innove peu, le roman est une honnête variation, un exercice de style ou un hommage, mais il peine à convaincre, car il n'apporte il faut bien le dire rien de plus. Même si les retournements finaux, successifs et comme autant de rêves ou de cauchemars, sont un peu plus fiévreux, ils ne changent pas grand-chose, à part introduire de la confusion et peut-être encore renforcer l'idée de l'absurdité du monde. La Fin de rien est somme toute l'occasion d'avoir l'idée et l'envie de se replonger dans les écrits de Franz Kafka, beaucoup plus sombre, drôles et actuels.

Citation

Et Greedich, avançant comme une ombre entre les soldats armés, se prenait à espérer, ne songeant plus qu'à cet agent auquel il serait confronté, qui découvrirait son innocence, ouvrirait les portes de la mort, lui permettrait de pouvoir recommencer.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 13 septembre 2015
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