Blast 1 - Grasse carcasse

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Bande dessinée - Noir

Blast 1 - Grasse carcasse

Road Movie MAJ samedi 07 novembre 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Manu Larcenet (scénario & dessin)
Paris : Dargaud, novembre 2009
208 p. ; illustrations en couleur ; 28 x 21 cm
ISBN 978-2-205-06397-4

La fatalité du grille-pain

Dans un commissariat de police, Polza Mancini, un homme obèse, est interrogé par deux flics. On comprend qu'il y a eu meurtre. Ou meurtres. A priori, déjà, celui de sa femme. Polza (ça vient de "POmni Leninskie ZAvietski" : "souviens-toi des préceptes de Lénine") raconte alors sa vie devant des policiers qui rongent leur frein pour ne pas qu'il se referme comme une huitre.
Le cordon ombilical d'avec son père, il n'a fini par le couper que lorsque ce dernier est mort à l'hôpital. Un père étonnamment maigre quand on le compare avec sa grosse carcasse de fils. La mort du père donc fait que Polza coupe tous les ponts. Il fuit diront certains quoiqu'il pensent comme Jacques Brel que partir quand tous les autres sont immobiles, ce n'est pas fuir. Dans la forêt avec ses barres chocolatées "Funki", ses bouteilles d'alcool et son blast. Ce truc qui lui arrive deux fois et dont il ne se rappelle pas grand-chose si ce n'est que c'est un moment incroyable. C'est ainsi que Polza déroule son histoire. Sa rencontre avec la république mange misère, une bande d'outcasts qui vit dans la forêt et vend ses services aux paysans du coin, et qui a recréé une sorte d'Éden infernal.
Deux cents pages au format carré, toutes en noir et blanc qui se développent tel un théâtre d'ombres chinoises, avec des silences qui peuvent durer de nombreuses cases. Manu Larcenet y plante des dessins d'enfants en couleurs lors des deux blasts de Polza. Offrant un savant mélange graphique qui met en relief son génie du trait. Ses personnages sont à la fois beaux et laids. Prennent des fois des becs d'oiseaux ; et ce n'est pas surprenant de le voir décliner toute cette faune volante dans une forêt sombre, humide et grouillante. Mélange onirique avec des statues de l'île de Pâques que des fois Polza façonne. Bien sûr, on avance à l'aveugle et on quitte cet album un peu la mort dans l'âme vu que l'on garde nos nombreuses interrogations pour nous. Et qu'elles sont au moins autant nombreuses que celles des deux flics de l'interrogatoire.

Citation

C'est quand-même curieux chez les prévenus ce besoin de philosopher avec les flics.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 29 octobre 2009
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