Contenu
Poche
Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Olivier Hamilton
Paris : Rivages, août 2009
256 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2000-4
Coll. "Noir", 745
Actualités
- 19/10 Librairie: Lettres et peinture argentines à Paris
Le vendredi 22 octobre à partir de 19 heures, la librairie parisienne El Salón del libro* organise une soirée argentine au cours de laquelle l'écrivain Ernesto Mallo, auteur notamment de L'Aiguille dans la botte de foin, paru chez Rivages, croisera l'art avec le peintre Alberto Bali, natif de Buenos Aires mais installé à Paris depuis de nombreuses années.
Architecte de formation, Alberto Bali peint des univers urbains à la fois réalistes et stylisés, mais il réalise aussi de superbes portraits. Également sculpteur, il crée des œuvres aux formes géométriques - terres cuites de petits formats ou structures monumentales.
* Librairie El Salón del libro
21 rue des Fossés-Saint-Jacques
75005 Paris
Liens : Ernesto Mallo - 17/12 Radio: Vache qui rôde sur les ondes...
Sous les bottes des généraux argentins
En 1970, la Dictature des généraux bat son plein en Argentine. Perro Lascano est un commissaire intègre qui a sur les bras un triple homicide. Des corps retrouvés un matin sur une route de traverse. Deux d'entre eux portent les marques de la junte militaire, mais le troisième non. Lascano va alors mener une enquête qui ne lui apportera que des soucis hormis une accalmie car une femme, sorte de fantôme issu de son passé, va surgir et l'accompagner jusqu'à sa mort.
L'Aiguille dans la botte de foin est un étonnant roman sur l'Argentine de 1970. Chacun de ses chapitres est vu d'un protagoniste. Et peut des fois rendre humaine la plus ignobles des bêtes. Il est surprenant de se prendre d'affection pour un couple qui ne peut avoir d'enfant et dont le mari, général, fait trucider une mère pour s'accaparer le petit. De s'immiscer dans l'esprit de la femme qui risque de sombrer dans la folie car elle voit dans le regard de l'enfant le poids de la culpabilité. De constater la pensée d'une Église qui explique que c'est charité chrétienne que d'adopter cet enfant car il est le fils de déviants et qu'il faut en prendre soin...
Ernesto Mallo observe. Il ne donne pas l'impression de juger. Il raconte des événements. L'on suit une enquête "traditionnelle", puis d'un coup une course contre la mort démarre. Car Lascano est un enquêteur de première, expérimenté et empathique, et qui sait qu'à trop s'intéresser, on intéresse. Le roman nous avait habitué dans un premier temps à cette chaleur langoureuse et argentine, il nous emmène dans un deuxième temps et en urgence à travers une ville où chaque recoin cache un tueur à la solde de l'armée qui se demande bien pourquoi se cacher, puis l'impunité existe.
Un roman très fort, qui adhère aux mains, qui transpire de poésie, ne laisse pas indifférent et que l'on a aucune chance d'oublier une fois fermé. Du noir très noir. On a une envie de crier "Maté".
On en parle : La Tête en noir n°141
Citation
Écoutez, Lascano, vous êtes quelqu'un de courageux, un flic perspicace. Mais j'ai l'impression qu'il y a des choses que vous ne saisissez pas. Comme quoi ? Peu importe, ce n'est pas le moment de vous donner des explications. Arrêter de faire chier avec ce putain de juif.