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Réveille-toi !
Grand format
Inédit
Tout public
364 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-7979-2
Coll. "Noir"
Les ingrédients ne font pas le plat
Un jeune garçon paraplégique a développé le logiciel Nostradamus, un instrument permettant d'obtenir un portrait-robot idéal – mais qui se heurte au peu d'enthousiasme des policiers qui y voient de la simple prestidigitation... Il sera pourtant bien utile pour arrêter un tueur en série détenant une jeune femme, Axelle, avant qu'il ne la tue. Avec l'aide du psy mentaliste Nicolas Flair, il obtient un portrait-robot... d'un homme mort depuis des années. Tout se corse lorsque la nouvelle victime du tueur en série est la fille d'Emmanuel de Phallard, le ministre des Affaires étrangères, futur candidat à la présidence – si l'affaire ne fait pas ressortir ses financements douteux. Et il y a Basile Caplain, cet homme ordinaire qui redoute de s'endormir à cause des cauchemars sanglants qui l'assaillent. Et qui semblent avoir une drôle de connexion avec les forfaits du tueur...
Dans le monde du thriller industriel, il y a beaucoup de candidats et peu d'élus... On sent que commercialement, les ingrédients ont de quoi ravir un éditeur : un tueur en série, un point de vue de victime soumise aux pires tortures, un petit génie d'informatique associé à un psychiatre... Mais voilà, il y a l'exécution. D'abord, il n'y a pas le moindre effort pour donner un tant soit peu de vie aux nombreux personnages, si bien qu'il est facile de s'y perdre – comme s'il s'agissait d'un scénario plus que d'un film. Le tout avec une narration heurtée, bien loin de la rigueur mathématique propre au genre qui nécessite un minimum de fluidité, ou les événements se télescopent sans que l'on comprenne vraiment comment on passe du point A au point B (l'histoire du politicien parachuté dans l'histoire semble venir d'un autre livre) ponctué curieusement de passages plus travaillés. Et comme, conformément à la doxa actuelle, il n'y a pas une seule description ou note d'ambiance, le tout se déroule dans un espace virtuel dépourvu de décor où l'on a bien du mal à se rattraper à quelque chose tant les événements se précipitent (un comble alors que l'on ne cesse de déplorer les longueurs excessives d'autres auteurs, votre humble serviteur le premier !). Pire, la grande révélation finale est à la fois prévisible et cousue de fil blanc, jouant d'un effet que l'on croyait révolu depuis les années 1970 rappelant... Non ! En dire plus serait déflorer. Comme quoi il ne s'agit pas de mettre des ingrédients potentiellement intéressants dans un creuset pour espérer obtenir un plat cinq étoiles. Dommage...
Citation
Lorsque les deux assassins quittent l'immeuble, l'eau de la baignoire est entièrement teintée de rouge. Au beau milieu du front de Michaud s'écoule, par un petit trou parfaitement rond, un lent et mince filet de sang. Comme si la vie tardait à quitter le corps d'un homme qui, pourtant, n'y tenait guère depuis longtemps.