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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Françoise Smith
Paris : Marabout, janvier 2020
300 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-501-12273-3
Coll. "Black lab"
Même pas peur
Louise Wandsworth avait quatorze ans lorsque, fuyant des parents trop peu présents, elle s'est enfuie à Paris avec Michael Hugues, son professeur de karaté. Un voyage au cours duquel son premier amour a pu montrer ses aspects les plus autoritaires, la séquestrant par exemple dans leur chambre d'hôtel... À son retour, elle l'a fait jeter en prison pour pédophilie, ce que Wendy Hugues, son épouse, ne lui a jamais pardonnée. Ce qui n'empêche pas Lou d'avoir une vie sentimentale passablement chaotique, et sa relation actuelle avec Ben s'en ressent. Mais lorsque Lou doit rentrer dans sa ville natale, elle constate que non seulement Mike est libre comme l'air, mais qu'il a repris ses mauvaises habitudes. Sa cible actuelle : Chloe Meadows, une jeune fille de quatorze ans complexée et malheureuse en famille. Autant dire une proie idéale... Lou ne s'arrêtera devant rien pour lui éviter de connaître le même sort qu'elle dix-huit ans plus tôt...
Autant ne pas trop en dévoiler pour ne pas gâcher le peu de surprise que réserve ce roman typique d'une frange du suspense britannique. Parce que le moins qu'on puisse dire est qu'il ne s'y passe pas grand-chose. L'auteur a beau convoquer les affèteries à la mode (relation sur deux époques, roman choral de rigueur depuis le succès de La Fille du train), le tout bouge à un rythme qui ferait passer Patricia MacDonald pour James Patterson... Le roman pourrait d'ailleurs s'appeler Les Falaises d'Étretat, car de peur, il n'y en a pas plus que dans un téléfilm du samedi après-midi. L'alibi du "psychologique" permet de mouliner des pages et des pages de redondances (on charge à fond le personnage de Chloe des fois qu'on n'ait pas compris à quel point sa vie familiale est pourrie) et de personnages Ikéa qui ne semblent exister que pour meubler, le tout certes correctement écrit - et dans une traduction irréprochable -, mais rien n'y fait. Même si on s'adresse avant tout au public de séries télévisées habitué à ce qu'on brasse des scènes inutiles, l'amateur de polar risque de s'ennuyer ferme. On espère un rebondissement final, mais non, l'histoire se conclut de la façon prévisible au possible par ce qui s'apparente à un appel à la justice la plus expéditive, fut-elle politiquement correcte. Pire, selon une mode déplorable, un ultime chapitre bien inutile vient préciser qu'après des pages et des pages à charger son méchant de tous les maux du monde, on en rajoute une couche, comme pour justifier après coup l'appel assez primaire à la légitime défense précitée (et de titiller les bas instincts du lecteur). Si c'est ce qu'il faut écrire pour finir sur les listes de best-seller, le genre se porte bien mal...
Citation
Il hausse les sourcils, feignant la stupéfaction. Son jeu d'acteur est digne d'une master class avec Ralph Fiennes. Enfin, si l'on considère Ralph Fiennes comme un acteur carrément merdique.