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Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Clément Baude
Paris : Gallimard, novembre 2009
312 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-012133-5
Coll. "Série noire"
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Les labyrinthes de la folie
Au départ il y a Sears, le patriarche, un universitaire fou qui fait apprendre la culture à grands coups de mémorisation. Il déverse sa rage en envoyant des lettres anonymes car il pense que le monde entier lui en veut. Il a eu deux enfants : David et Diana. David a réussi à échapper à l'influence paternelle et s'est marié. Il a une fille Patty. Diana, elle, a hérité des problèmes de schizophrénie de son père et visiblement elle les a transmis à son propre fils Jason, un enfant qu'elle a eu de Mark, un brillant scientifique.
Le roman, raconté par David, commence avec la mort de Jason. Le jeune garçon s'est noyé. La police et la justice concluent à un accident mais Diana est sceptique : elle a découvert un "indice" qui lui laisse penser que c'est Mark l'assassin de son fils ! Le savant aurait-il voulu se débarrasser d'un rejeton qui lui coutait du temps et l'empêchait de chercher les solutions aux grands problèmes scientifiques de son temps ? Tout est-il rêvé par Diana ?
Elle cherche l'aide de David mais ce dernier peut-il l'aider ? Lui même ne sait que penser et cette mort lui rappelle celle de son père : Diana ne l'aurait-elle pas étouffée ? En tout cas, David découvre peu à peu que Diana est en train d'entrainer Patty dans ses délires et que sa jeune fille risque d'en souffrir. En même temps, l'exaspération de Mark qui est en instance de divorce depuis les accusations de sa femme monte à son comble car des messages anonymes l'accusent d'être un assassin...
Un roman brillant : on ne voit jamais un meurtre et pourtant il y en a peut-être quatre dans le livre. Ou peut-être zéro. Il y a un coupable ou peut-être plusieurs. "Ce n'est pas parce que l'on est paranoïaque que les autres ne vous en veulent pas". Mais qui manipule derrière ? Diana ? David qui en tant que narrateur cache peut-être des informations ? Mark qui est très intelligent ? Sans parler de la figure omniprésente de ce père mort avant même que le livre ne débute et de ce policier qui ne peut que compter les points tant la folie apparente ou cachée des personnages ne peut qu'échapper aux cadres de ses enquêtes traditionnelles.... À quelques détails près, ce pourrait être un roman venimeux de la grande veine de la littérature fantastique classique car le lecteur est laissé dans l'indécision du début à la fin, tant les pistes se répondent pour s'annuler, se détourner, se confronter de manière antagoniste. Un tour de force réalisé avec soin dans une intrigue menée sans fioriture, à l'économie, où chaque détail compte, où le lecteur sort groggy, heureux d'avoir été mené en bateau d'une aussi belle manière, intelligente et subtile. Même ce brave Columbo y aurait perdu son latin.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°39
Citation
J'ai eu l'impression qu'un invisible levier avait été actionné et que, par une trappe qui se dérobait d'un coup sous mes pieds, je sombrais dans une réalité parallèle.