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Roman - Thriller

669

Ésotérique - Guerre - Assassinat MAJ lundi 20 juin 2022

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Éric Giacometti & Jacques Ravenne
Paris : Jean-Claude Lattès, avril 2022
428 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-6692-3

Collabo song

1944. Alors que pour le IIIe Reich, la peur commence à changer de camp après l'échec de la quête des quatre svastikas mystiques, la mort frappe à Paris : un officier SS stationné dans la tour Eiffel voit venir à lui la faucheuse plutôt que la prostituée qu'il attendait. On retrouve son cadavre dépecé, ses membres formant une croix gammée grotesque, et à côté de lui une inscription, 669. Un nombre déjà lu sur le miroir d'une salle de bains, à côté du corps de la baronne Victoire de Luzy, collaboratrice notoire. De son côté, Tristan Marcas coule des jours paisibles à Genève sous l'identité d'un libraire lorsqu'il voit revenir un fantôme du passé, celui de Laure, une espionne qui veut l'envoyer sur un dernier coup car des collaborateurs se constituent en douce un butin en Suisse via un receleur qui doit avoir leur liste. Laure détient un instrument de chantage idéal : les preuves que Marcas a remis une fausse swastika mystique à Hitler... Il s'agit d'un piège visant à capturer Laure pour obliger Marcas à reprendre son service de faux gestapiste pour résoudre les crimes de Paris. Que peut bien vouloir dire ce 669 ? Marcas va plonger dans un univers de médiums et de satanistes où il croisera l'inquiétante silhouette d'un certain docteur Petiot...

On croyait la tétralogie terminée, ce n'était que partie remise. Et là où les autres tomes donnaient dans l'aventure historique, ce nouvel opus se présente a priori comme un thriller à base de meurtres mystérieux, mais sa narration, brassant de nombreux personnages, s'apparente tant à l'historique qu'à l'espionnage. L'intrigue principale permet bien des passages que l'on qualifiera plus de digressions que de tirage à la ligne, faisant un portrait saisissant de ce Paris occupé, des crapules immondes de la rue Lauriston (la Gestapo française et son lot de repris de justice) jusqu'à des résistants à peine moins brutaux, loin du cliché romantique. Et, au moins, on ne peut soupçonner les auteurs de la moindre complaisance, pourtant très à la mode, envers la pire des idéologies. En revanche, l'intrigue policière se clôt comme souvent de façon plus simple que ce qui l'a précédée avec un mobile basique. Comme la fin est ouverte, on peut s'attendre à d'autres tomes, même si un coda doux-amer à propos du débarquement laisse penser que les Jacques Ravenne et Éric Giacometti finiront rattrapés par l'Histoire !

Citation

La machine de la Gestapo fonctionnait par la peur et elle n'épargnait pas ses responsables. La peur était l'huile indispensable aux rouages de la machinerie de la répression.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 20 juin 2022
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