Sous l'eau

Socialisme ou barbarie ! C'est le slogan qui m'a le plus hanté. Force est de constater que si le socialisme nous a posé un beau lapin, la barbarie, elle, est bien au rendez-vous.
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Roman - Thriller

Sous l'eau

Braquage/Cambriolage - Assassinat - Domestique MAJ lundi 11 juillet 2022

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Catherine Steadman
Something in the Water - 2018
Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet
Paris : Les Escales, juin 2022
428 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-36569-698-2
Coll. "Escales noires"

Un plan pas si simple

Erin se retrouve à chercher sur Google la meilleure façon de creuser une tombe pour y enterrer un cadavre. Et pas n'importe lequel : celui de Mark, son mari. Comment en est-elle arrivée là ? Il n'y a pas si longtemps, Erin, réalisatrice de documentaires, et Mark, analyste financier, étaient amoureux fous, sur le point de se marier. Jusqu'à ce que Mark perde son emploi alors qu'ils avaient encore une maison neuve à payer... Ils sont pourtant partis en lune de miel à Bora-Bora, et c'est là qu'ils sont tombés sur un bête sac de voyage perdu en mer. Or ce sac contenait une petite fortune en argent et diamants... En plongeant, sur les lieux de la découverte, Mark avait découvert l'épave d'un avion et des cadavres. Allaient-ils garder le contenu du sac qui contenait une petite fortune qui pouvait les tirer d'affaires ?

On se posait des questions sur la santé du polar britannique, on commence à s'en inquiéter... D'abord, ce point de départ est d'une banalité confondante, remontant à Un plan simple, de Scott Smith, et à d'innombrables autres. Surtout, on entre dans le vif du sujet qu'après le premier tiers du roman. Car Catherine Steadman ne perd jamais une occasion de tirer à la ligne, notamment au sujet d'un développement avec une délinquante juvénile menant à un coup d'éclat final... qui n'a strictement rien à voir avec l'intrigue et aucune incidence sur la suite, au point que l'on pourrait l'exciser sans rien changer. Au passage, on peut remarquer que nos tourtereaux se font bien des cachotteries, ce qui se rapproche dangereusement du cliché du couple-qui-n'aurait-pas-tous-ces-ennuis-s'il-voulait-bien-SE-PARLER™. Et puis pourquoi consacrer quelques lignes à un coup de téléphone quand on peut en tirer des paragraphes entiers ou à la description par le menu (au sens premier, des pages sur la confection du menu. Passionnant, n'est-ce pas ?) des préparatifs d'un mariage dont on se passerait bien après un prologue particulièrement réussi ? Ou encore des lignes entières sur le maniement d'un pistolet Glock qui n'a aucun intérêt, pistolet qui apparaît à peine ? Pire, le tout est prévisible au possible avec des développements transparents (comme par hasard, Erin prépare un documentaire sur des criminels à l'ancienne, ce qui est bien utile lorsque l'on a des diamants à fourguer...), et des personnages qui entrent et sortent de l'intrigue (l'un d'entre eux de façon arbitraire disparaît aussitôt pour ne jamais reparaître alors que l'on s'attend à ce qu'il joue un rôle majeur), qui eux sont parfois trop développés pour leur peu d'importance, parfois pas assez pour la grrrrande révélation finale. Car le mari parfait s'avère être un beau salaud : vous ne vous en seriez jamais douté, n'est-ce pas ? (Et tout ceci jugé en deux temps trois mouvements sur deux ou trois allégations, puisqu'on ne lui donne pas l'occasion de s'expliquer.) Qu'on ne sache rien de l'origine du fameux sac n'a pas grande importance puisqu'il s'agit d'un MacGuffin, mais qu'il n'y ait pas la moindre explication ou justification sur les magouilles de Mark à part quelques vagues déductions non étayées, sinon qu'il est MÉCHANT comme tous ces gens-là déroge aux règles élémentaires du genre. Mais il faut dire que l'auteure a un rôle mineur dans la série télévisée Downtown Abbey, donc on imagine que tout lui est permis, puisqu'elle a le "profil"... On s'inquiète de la santé du genre outre-manche, disions-nous...

Citation

Je vous le donne en mille : à quel genre de personne évite-t-on de poser des questions, en général ? Oui, c'est ça, vous avez raison : aux riches. Aux très riches. Je commence à me rendre compte qu'avoir de l'argent permet de s'acheter de jolies choses, bien sûr, mais surtout pour contourner les règles. Car celles-ci sont faites pour les autres, ceux qui n'ont pas les moyens, qui vous servent de chauffeurs, pilotent vos avions, mitonnent vos petits plats.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 11 juillet 2022
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