L'Énigme du code noir

Roman - Policier

L'Énigme du code noir

Jouer avec les codes

Nous sommes en avril 1791 à Paris. Nicolas le Floch a fort à faire, hésitant entre ses deux amours que sont Laure et Aimée. Si les doutes ne consistaient qu'entre deux femmes, ce serait encore simple, mais l'ensemble de la période est compliquée car s'il représente la loi, il doit faire avec les révolutionnaires qui entendent régler certaines choses à leurs manières, pas toujours légales. C'est alors qu'il est convoqué pour une affaire bien complexe : un noble a été retrouvé pendu devant sa maison. De plus, certaines parties de son corps ont été coupées, et l'on comprend très vite que ces découpages correspondent à des "actions" normales dans le cadre du code noir. Comme le noble était lié aux colonies françaises, ce ne serait que logique. Avant même que l'enquête ne puisse faire des progrès un deuxième cadavre pareillement torturé est retrouvé et il s'agît d'un autre colon. Or le problème des colonies est en pleines discussions à l'Assemblée Nationale sur fond d'égalité entre les hommes et coexistence de l'esclavage nécessaire à l'économie française et à la lutte contre les Anglais. C'est dans ce cadre que différentes factions aux idéaux divergents s'opposent. Et ce cadre n'arrange pas Nicolas le Floch car Laure est liée aux colons et le présente à un ancien amiral qui n'est autre que le père d'Aimée... Mais avec l'aide de son ami Bourdeau, l'enquête va dévoiler les véritables coupables des crimes et permettre à Nicolas le Floch de choisir sa fiancée !

Les éditions Buchet Chastel ont décidé de continuer les aventures de Nicolas le Floch. Une grande partie du succès de Jean-François Parot résidait dans sa description du gouvernement de Louis XVI. En plaçant le héros enquêteur dans la période révolutionnaire, les données changent, se décalent, et le personnage perd un peu de sa superbe. Si l'idée de centrer l'enquête autour du sort de l'esclavage et des idées révolutionnaires confrontées aux enjeux économiques est intéressante et permet de donner un arrière plan historique captivant tout en présentant une série d'informations historiques, cela se fait au détriment d'une intrigue forte avec une histoire avançant cahin-caha assortie de personnages qui ressemblent à des silhouettes et avec un aspect langagier moins flamboyant. À réserver pour ceux qui aiment la série initiée par Jean-François Parot, reprise ici par Laurent Joffrin avec soin, mais sans la force de l'original.

Citation

C'est surtout l'aspect du défunt qui horrifiait les témoins : face contre terre, il montrait un bras et une jambe coupés dont les moignons sanguinolents lui donnaient une allure monstrueuse ; pour faire bonne mesure, il avait au cou les marques d'une pendaison.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 07 août 2023 partager : | |