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Inédit
Tout public
Un haïku meurtrier
Ji, policier trop sensible, a changé de poste pour se trouver un peu moins en contact avec la violence du monde. Mais alors qu'il se promène calmement en pleine montagne, il aperçoit une tache de couleur. En s'approchant, il découvre qu'il s'agit d'un cadavre, le cadavre d'une jeune femme. Des indices complexes lui apparaissent et il se doute qu'il a affaire à un tueur en série, qui laisse sur le corps de ses victimes des bouts de phrases tirées de haïkus. De plus, le crime semble lui aussi positionné comme pour créer une œuvre artistique. Même s'il veut s'éloigner de cette violence, il va accepter de collaborer avec d'autres policiers afin de découvrir la vérité. Les premiers indices, même s'ils sont ténus car personne ne semble réclamer la victime, les entrainent vers un psychiatre qui soignait la victime de manière peu conventionnelle et il va s'avérer qu'il est également lié à d'autres personnes retrouvées mortes dans des circonstances similaires, pour des enquêtes parfois closes sous le vocable "suicide". Une enquête qui va bousculer les certitudes et la vie de Ji.
Le roman de Claude Robert est court. Mais ce n'est pas forcément la longueur qui fait la qualité (pas plus que la brièveté). Ce qui compte c'est que la longueur soit adaptée à la description et au récit. Or, ce roman ne joue pas dans une longueur minutieuse, semée de fausses pistes, qui éloignent de la vérité. Même s'il existe des éléments qui font douter des coupables potentiels, le roman se concentre principalement sur le développement autour de son personnage central, de ses doutes, de son rapport à la violence, de comment continuer un métier qui pèse en même temps qu'il fait exister. De manière simple et feutrée, à l'opposé des policiers borderline de ces dernières années, Claude Robert nous propose une autre façon, aussi intelligente, de raconter l'histoire avec des gens normaux, en proie au doute, avançant malgré les difficultés, au sein d'une intrigue qui joue sur le côté esthétisant des tueurs en série, avec cette plongée dans les haïkus, la culture japonaise. Un court livre mais qui déguste bien.
Citation
Costa fait signe aux agents de l'emmener. L'avocat réunit ses papiers, se lève et, en les saluant, sans rien ajouter à ce qui vient de se passer, quitte la salle. Les deux policiers restent sur leur chaise, silencieux. Après ces journées intenses, la tension redescend : c'est une sensation qu'ils connaissent, presque désagréable, telle une descente de drogue.
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