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Poche
Réédition
Tout public
Ascenseur pour l'échafaud
Albert Herbin sort de prison le jour de Noël. Sept ans plus tôt, il a tué sa compagne qui voulait le quitter. Il revient dans le quartier où il a toujours vécu avec sa mère, morte pendant son incarcération. Autour de lui, tout le monde s'apprête à réveillonner. Lui seul erre comme une âme en peine, jusqu'au moment où il rencontre la belle Mme Dravet, qui semble aussi triste que lui. Elle l'emmène dans son appartement, auquel on accède en empruntant un monte-charge. Mais au pied du sapin, le Père Noël leur a laissé un macabre cadeau...
Le monte-charge est peut-être le roman de Frédéric Dard le plus machiavélique. Au-delà des thèmes de prédilection du romancier, c'est surtout la construction du livre qui impressionne. La tension monte au fil des pages, et les coups de théâtre s'enchaînent à un rythme démoniaque, jusqu'au final ébouriffant. En choisissant de narrer à la première personne, Dard nous emmène dans un cauchemar éveillé en même temps que son personnage. Et l'on comprend mieux, une fois qu'on a fermé le livre, à quel point chaque détail est important a posteriori. Comme souvent avec ce genre de livre, on veut le reprendre depuis le début pour le relire à la lumière de la révélation finale. On ne peut s'empêcher de penser aux histoires de Boileau et Narcejac, tant ce scénario vicieux fait mouche.
Mais Dard, en plus d'être un scénariste génial, est avant tout un romancier de talent. Et l'on sent, dans ces pages, combien Simenon a pu influencer le romancier. Les trente premières pages sont de vrais chefs-d'œuvre d'évocation, d'ambiance et de mise en atmosphère. Le retour et l'errance d'Albert Herbin dans son quartier d'enfance, la nuit de Noël, constituent à coup sûr l'un des passages les plus poignants de l'œuvre de Frédéric Dard.
Un roman oppressant, à l'intrigue démoniaque et aux décors poignants, pas étonnant que le cinéma s'en soit emparé, puisque le livre a fait l'objet d'une adaptation sur grand écran par Marcel Bluwal en 1961.
Citation
J'ai rencontré l'homme qui devait devenir mon mari. Il était beau, il était riche, il avait une voiture sport qui m'impressionnait beaucoup. Les filles de maintenant épousent souvent des autos. C'est un mal du siècle !