L'Homme qui expliquait l’impossible

La note l'attendait sur la table de la cuisine. Une simple feuille A4 imprimée. Ces quelques lignes, qui laissaient l'essentiel de la page vierge, ne suffisaient pas à expliquer ce qui s'était passé, mais devant ce message menaçant Flosi sentit ses genoux fléchir et faillit s'évanouir.
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Roman - Policier

L'Homme qui expliquait l’impossible

Huis-clos MAJ dimanche 16 mai 2010

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 0 €

David Verdier
Châteauroux : La Bouinotte, mai 2010
168 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-915729-20-7
Coll. "Black Berry", 16

Un roman "de niche" qui a le mérite d’exister !

Andrew Carter, le célèbre cinéaste Anglais, est retrouvé assassiné aux Mille Étangs, un château en Bresse ! Un meurtre qui a tout de la "chambre close" : la porte était fermée de l'intérieur, la clé sur le tapis. Confondue, la police fait appel à Paul Kestevan, un privé réputé pour ses dons à dénouer les crimes impossibles. En même temps, celui-ci entame une liaison purement téléphonique avec une inconnue...
Le roman "à énigme" est ce qu'on appelle de la littérature "de niche", défendue par une poignée de passionnés loin du grand public. Pour ne pas devoir ressortir leurs vieux Ellery Queen ou S. S. Van Dine, si tant est que ces romans basés sur la résolution méritent une seconde lecture, les amateurs disposaient heureusement de Paul Halter pour maintenir la tradition depuis vingt ans. Pourtant, il semblait être le seul auteur du genre à remporter un quelconque succès… Souhaitons que David Verdier, admirateur du maître, connaisse une carrière équivalente. On est loin du roman d'aventures des années 1930, l'essentiel tient dans l'enquête et l'accumulation d'indices jusqu'à la résolution finale ; et tout comme chez Halter, la clé de l'énigme repose sur la chance insolente de l'assassin dont le plan se tient à quelques secondes ! Néanmoins, la conclusion est parfaitement logique. De plus, cette relation téléphonique humanise quelque peu le personnage d'enquêteur tout en lui permettant de faire jouer ses pouvoirs de déduction. Reste quelques scories typique du premier roman : d'infimes faiblesses d'écriture et, surtout, des personnages un rien fades (défaut dont l'auteur est conscient et dit vouloir corriger dans son second opus), surtout pour un roman se déroulant dans les milieux du cinéma. De plus, certains détails situant l'action à notre époque détonent avec le récit qui eût gagné à se situer plus loin dans le passé : aujourd'hui, la relation entre le détective et l'inconnue ne passerait-elle pas par l'Internet ? Reste un livre distrayant, juste handicapé par sa trop grande fidélité aux canons du genre, mais qui permet à l'amateur de faire travailler ses fameuses cellules grises sans buter sur ce qui peut le rebuter dans le "noir". Rafraîchissant !

Citation

Paul avait pris un moment pour ordonner ses idées. Il s'agissait de ne pas se ridiculiser, en donnant une explication fumeuse à toute l'histoire. Il avait ressassé tous les points de l'affaire, rassemblé les pièces ; et décidément, tout concordait. Restait à savoir si cela allait convaincre les policiers.

Rédacteur: Thomas Bauduret dimanche 16 mai 2010
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