Paris Noir

Si les connaisseurs ne peuvent distinguer tes œuvres de celles de Picasso, Giacometti, Matisse ou Chagall, alors c'est quoi, l'art moderne ? C'est quand n'importe qui peut en faire autant, c'est ça le 'moderne' ?
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Nouvelle - Noir

Paris Noir

Urbain MAJ vendredi 18 juin 2010

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Collectif
Paris Noir - 2008
Jean-Bernard Pouy (nouvelle)
Chantal Pelletier (nouvelle)
Marc Villard (nouvelle)
D.O.A. (nouvelle)
Patrick Pécherot (nouvelle)
Didier Daeninckx (nouvelle)
Jérôme Leroy (nouvelle)
Christophe Mercier (nouvelle)
Salim Bachi (nouvelle)
Dominique Mainard (nouvelle)
Laurent Martin (nouvelle)
Hervé Prudon (nouvelle)
Paris : Asphalte, juin 2010
256 p. ; illustrations en noir & blanc ; 20 x 15 cm
ISBN 978-2-918767-02-2
Coll. "Asphalte noir"

Actualités

Garçon, vous me remettrez bien un p'tit noir !

Qu'Aurélien Masson, directeur de la prestigieuse Série noire chez Gallimard, présente un recueil de nouvelles intitulé Paris noir n'a en soi rien d'original. Que les nouvelles aient d'abord été publiées aux Etats-Unis avant de revenir en France l'est en revanche beaucoup plus. L'anthologie fait partie d'un vaste projet mené par l'éditeur new-yorkais Akashic Books, repris par les éditions Asphalte, et inaugure en France un prometteur voyage dans différentes villes du monde. Pour l'heure, Paris est au cœur de ce recueil (étonnant, non ?) avec des plumes aguerries à l'exercice du genre (Didier Daeninckx, Jean-Bernard Pouy, Marc Villard) ou pas (DOA, Salim Bachi, Dominique Mainard). Volonté annoncée dans la première des préfaces par Aurélien Masson (celle qui est inédite et qui s'adresse à nous, lecteurs français) que celle de créer un volume auberge espagnole avec des habitués, des petits nouveaux, des écrivains de noir, de gris, bref des écrivains. Le recueil n'évite pas les écueils de ce type de recueil. Il est évident que les nouvelles sont inégales. Certaines pourraient se dérouler dans n'importe quelle ville, et l'on peut se demander pourquoi Chantal Pelletier avec "Le Chinois" ne s'intéresse pas plus que cela au quartier de Belleville dont il y a tant à dire sur sa population, et pourquoi Laurent Martin dans "Comme une comédie" ne nous plonge pas plus dans les souvenirs de quartier de son protagoniste ? Jérôme Leroy et Dominique Maynard sont deux auteurs qui manient à la fois style et qualité de l'intrigue. Et ce n'est pas un hasard si la seconde a vu sa nouvelle, "La Vie en rose", nommée aux prestigieux Edgar Awards. Merci Marion Cotillard ? Pas que ! Elle nous propose un conte de fée version Téléphone avec une Cendrillon née sur le trottoir comme Édith Piaf sur celui de Belleville, qui s'y retrouve presque sur le trottoir (adieu Starac' bonjour peep show) avant d'y finir allongée dans un sac congélation version morgue. Jérôme Leroy, lui s'attarde dans un bain sanglant aux alentours de la Gare du Nord avec des tueurs complètement shootés, désabusés et qui font n'importe quoi. Mention spéciale à Salim Bachi qui met en scène un "Grand frère" cultivé qui aurait pu écrire les panneaux culturels de la ville de Paris, et qui nous apprend l'histoire du Quartier latin... Douze nouvelles réparties en trois catégories, et dont les lieux sont présentés sur une carte de Paris dessinée à la main et scotchée dans un cahier d'écolier plutôt à la façon Petit Nicolas, et qui nous font voyager : Belleville, Bastille, Oberkampf, rue de la Santé, Quartier latin, les Halles, les Batignolles, Montorgueil, Gare du Nord, Grands boulevards.

NdR - L'anthologie comporte les nouvelles :
Partie I - Ville lumière, ville ténèbres : "Le Chauffeur" (Marc Villard), "Le Chinois" (Chantal Pelletier), "Le Grand frère" (Salim Bachi) & "Berthet s'en va" (Jérôme Leroy)
Partie 2 - Libération perdue : "Comme une tragédie" (Laurent Martin), "Noël" (Christophe Mercier), "La Vengeance des loufiats" (Jean-Bernard Pouy) & "La Vie en rose" (Dominique Mainard)
Partie III - La Société du spectacle : "Rue des Degrès" (Didier Daeninckx), "Mémoire morte" (Patrick Pécherot), "бесценный" (D.O.A.) & "No comprendo l'étranger" (Hervé Prudon)


On en parle : La Tête en noir n°156 |Carnet de la Noir'Rôde n°46

Citation

Ce n'est pas parce que l'ennemi gagne toutes les batailles qu'on a perdu la guerre.
Jean-Bernard Pouy ("La Vengeance des loufiats")

Rédacteur: Julien Védrenne lundi 10 mai 2010
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