Une maîtresse de trop

La réalité cachée sous le vocable de "secret médical" correspond majoritairement à des petites misères sans intérêt, hormis pour celui qui en souffre et son thérapeute. Et encore... le médecin est souvent le dépositaire de confidences qui ne contribuent en rien à modifier ses décisions thérapeutiques. Je m'imagine parfois comme une poubelle où l'on jette des trucs sales pour s'en débarrasser.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Policier

Une maîtresse de trop

Procédure MAJ samedi 28 août 2010

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14,5 €

Emmanuel Pierrat
Paris : Biro, juin 2010
104 p. ; illustrations en noir & blanc ; 20 x 16 cm
ISBN 978-2-35119-070-8
Coll. "Les Sentiers du crime"

Un banal fait divers défendu avec peu d'entrain

Dans la nuit du 2 ou 3 novembre 1969 à La Rochelle, Joséphine Gardil, la tenancière d'un sombre rade, est sauvagement assassinée chez elle avec une clé à molette. Une semaine plus tard, Pierre Bouchet, son amant, est arrêté, et ne tarde pas à avouer quand il apprend que Françoise Laurent, sa seconde maîtresse, est elle aussi en garde à vue. Les deux femmes s'étaient violemment disputé, et il craint qu'elle ne soit coupable. Lui, est le coupable idéal. A quarante ans, il a passé un tiers de sa vie pour des délits plutôt mineurs. L'avocat de Pétain après la Seconde Guerre mondiale, Jacques Isorni, croit en l'innocence de Pierre Bouchet, plutôt naïf dans l'âme, et accepte avec deux autres confrères de le défendre. D'ailleurs, pour la défense, c'est un coup fomenté par un ancien amant éconduit et violent. Mais la machine judiciaire est en route. Et un aveu, surtout recueilli sans violence et avec des détails précis, est un aveu.
Une maîtresse de trop est un docu-fiction rédigé par Emmanuel Pierrat, avocat, bien au fait de ces petites tragédies judiciaires. Illustré par plusieurs photos en noir et blanc dans un format presque carré et agréable à l'œil. L'on écoute plutôt qu'on ne lit ce fait divers comme s'il s'agissait d'une narration à la radio, qui ne prend pas le temps du détail, ni de l'approche en profondeur. Un peu comme si le récit était à l'image de certaines cartes postales épinglées sur ses pages. C'est un regret tant Emmanuel Pierrat, de par ses connaissances et compétences, aurait pu nous faire vivre la lutte de Jacques Isorni pour cet ancien bagnard qui sera libéré après avoir purgé quatre années de sa peine, mais ne sera pas innocenté. Et, du coup, on a l'impression que cette affaire a elle aussi été prise un peu à la légère par un avocat au faite de sa gloire.

Citation

Mais toutes les touches de poésie toponymique du monde ne seront jamais un obstacle au vice, aux désirs de vengeance, aux élans crapuleux et aux pulsions meurtrières.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 25 août 2010
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