CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 12.5
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-84865-341-9
Nombre de pages : 80
Format : 22x30cm
Année de parution : 2009
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10 / 10

10 Petits insectes

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Garanti 100 % pesticides

Ils sont dix. Dix petits insectes à se rendre sur l'île de la Tortue, qui, bizarrement, a plutôt une forme de poire. Et d'ailleurs ils sont onze. Chacun d'entre eux a reçu une invitation alléchante à un événement particulier : une audition de musique country, un congrès médical, un week-end de célibataires, un concours d'imitation de bâton de bois, une enquête à résoudre, de la crotte à volonté… Tout ça au même moment sur l'île de la Tortue ? « C'est étrange, tout de même / Oui. J'ai comme l'impression que ce congrès médical n'aura jamais lieu. » Mais à peine le temps de s'intriguer de cette drôle de réunion et de s'attabler dans le salon de l'immense manoir qui les accueille qu'un lugubre message, enregistré sur un disque, résonne dans toute la pièce : « Bonsoir mes chères victimes, si vous entendez ce message sachez que d'ici deux jours vous paierez pour vos péchés ! Vous allez tous mourir ! », suivi d'un rire sardonique [« Qu'est-ce qu'il y a sur l'autre face ? / Vous allez tous mourir (Version instrumentale) »]. Léger malaise… que Monsieur Cigal, fanfaron, tente de dissiper en levant son verre à la mort et à la musique country. Sauf qu'à la première gorgée, il passe du vert au bleu, et tombe raide mort, le nez dans son assiette.
C'est le début d'un impitoyable et réjouissant jeu de massacre auxquels les deux auteurs se livrent avec un plaisir évident. Âmes sensibles et ennemis du second degré s'abstenir ! Une par une, ces sympathiques bestioles seront écrasées, collées, congelées, décapitées, noyées jusqu'à la dernière (jusqu'à la dernière ?) dans un remake insecticide et gentiment trash du roman d'Agatha Christie Dix petits nègres. Et on se régale. Les dialogues de Davide Cali sont hilarants, servis par le dessin faussement naïf et la palette aux couleurs franches de Vincent Pianina. Cadrages habiles, découpages ingénieux, enchaînement des séquences et sens du rythme remarquable : on ne s'ennuie pas une minute au long de ces soixante dix pages truffées de clins d'œil, qui s'appuient sur les codes du genre pour mieux s'en amuser. Une fantaisie, un humour et une originalité qu'on croise beaucoup trop rarement dans la bande dessinée jeunesse. Le festival d'Angoulême ne s'y est d'ailleurs pas trompé, qui a fait figurer l'album dans la sélection officielle « adulte » de son édition 2010. Un vrai bon « 7 à 77 ans » donc, à lire sans modération jusqu'à la dernière page, et même celle d'après.

Article initialement paru le 4 mai 2010
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
– Moi ? Je n'ai jamais rien fait de mal. À part arracher la tête de mon mari puis le dévorer.
– …
– Mais c'est un truc normal chez les mantes !
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