Après avoir mis à jour une grotte en Turquie où reposait un parchemin dévoilant l'identité du premier de ses assassins (cf tome 1), Ornella Grazzi poursuit ses recherches sur la vie de l'étrange Cassio… et apprend vite qu'elle n'est pas la seule à s'intéresser à ce personnage fascinant. Elle est contactée par un collectionneur, érudit passionné d'histoire romaine, Lucas Tanhaüser, qui lui révèle qu'il est en possession d'une lettre dévoilant le nom d'un deuxième membre du complot des assassins. Presqu'au même moment, les échantillons de poudres prélevés dans des récipients découverts dans la grotte, déposés dans différents laboratoires d'analyse, sont dérobés. Ces mystérieuses poudres ont vraisemblablement appartenu à Cassio : qui voudrait s'en emparer si longtemps après sa mort ?
Après un premier tome d'exposition très réussi, qui replongeait le lecteur au cœur de la ville d'Ephèse à son apogée, c'est cette fois Antioche qu'il nous est proposé de revisiter. Desberg intègre de nouveaux ingrédients à son intrigue qui prend un tour plus complexe, et plus contemporain. Les allers-retours temporels entre l'enquête de son archéologue et la destinée étonnante de Cassio sont plus nombreux que dans le tome initial, et le récit monte d'un cran dans le suspense. Très élaboré, ce scénario est d'ailleurs l'un des meilleurs de Desberg, qui joue sur plus d'un registre : présenté comme un thriller historique, « Cassio » lorgne également du côté d'un fantastique discret cher à l'auteur, et intègre des dimensions économico-politiques qui vont certainement apparaître au grand jour dans les deux prochains tomes. Au service de cette histoire impeccable, Henri Reculé passe avec aisance du XXIe siècle à la Rome antique et ses décors sont superbes. Il est à noter que le premier tome est ressorti avec ce « Second Coup », entièrement recolorisé et remaquetté, avec un choix délibéré pour des couleurs plus douces et plus harmonieuses, qui rendent justice au travail de Reculé.