Jeune serveuse à Henbane au cœur des Ozark dans le Missouri, Lucy Dane est encore hantée par la disparition inexplicable de sa mère Lila lorsque le drame frappe à nouveau : Cheri, sa meilleure amie, est retrouvée assassinée. Dans une caravane appartenant à son employeur, Lucy trouve un bijou ayant appartenu à la récente défunte. Cette dernière serait-elle passée par là ? Lucy va découvrir un système sordide de prostitution forcée…
Du même sang, premier roman de Laura McHugh, n'est assurément pas un « thriller obsédant » telle que la quatrième de couverture voudrait nous le faire croire. Tout au plus un mélodrame gothique — avec même un orage final ! — qui se déroule dans ce quart-monde si pittoresque du fin fond du Missouri et que l'on adore du moment qu'il se trouve le plus loin possible de nous. Au début, l'écriture soignée accroche, mais la forme du roman choral finit par noyer le poisson : les existences et les réflexions (limitées) de la mère et de sa fille sont si semblables qu'il faut faire attention pour reconnaître qui est qui — sans même des touches signifiant un changement d'époque ! — et les autres personnages n'apportent pas grand-chose. On ne donne pas dans cette arnaque du roman naturaliste où il faut qu'il ne se passe un minimum (sinon, c'est vulgaire), juste dans une vague ambiance à la Erskine Caldwell mais consciencieusement aseptisée. Le pire est encore que l'aspect policier semble là pour faire joli, puisque des éléments importants sont expédiés et que même la résolution est floue. Alors on nous inflige des pages et des pages où il ne se passe rien de notable en compagnie de personnages dont la vie intérieure est particulièrement stérile. Alors, on comprend que l'ensemble est destiné à passer à la moulinette télévisuelle…