Pour Mona Cabriole, journaliste fonceuse à Parisnews, la vie a autant de méandres que la Seine. Et c'est sans parler de sa vie sentimentale. Pour l'heure, un Coréen a été retrouvé mort par la fille du ministre de l'Intérieur. La dépêche de l'AFP l'a curieusement ressuscité. Alors Mona Cabriole pense qu'il y a jorim sous roche (le jorim pourrait être le pendant coréen de l'anguille, enfin ça me plait et ça fait exotique). Et ce ne sont pas tous les bâtons que l'on met dans les roues de son scooter qui vont la contredire. Deux Black in Men asiatiques donc adeptes des arts martiaux la pourchassent, son patron souhaite la voir s'occuper d'une rubrique jazz, soudainement Le Globe s'intéresse à elle, les flics la canardent sous la Tour Eiffel, et ne voilà-t-il pas que la silhouette d'un Elvis Presley vieilli arpente le 7e arrondissement ? Ce même Elvis qui était punaisé cinq fois version pin's sur la veste du Coréen précédemment mort ou pas ! Pour Mona Cabriole, le scoop y bout…
Avec Stéphane Michaka, la collection « Mona Cabriole » reprend vraiment du poil de la bête. Avouons-le, la trame est absurde, improbable, drôle. Mais il est le premier à vraiment coller à cet esprit que l'on pressentait. Ici, pas de paroles de musique collées ici et là, et qui représentent un quart du texte. Le texte d'ailleurs. C'est un vrai roman de deux cent cinquante pages, pas une novella. Et l'on sent que Stéphane Michaka l'a abordé avec sérieux, assimilant les contraintes, appréhendant les lieux, s'immergeant dans l'atmosphère de cet arrondissement un peu étrange en nous distillant son rock à lui. Il n'y a pas de miracle : sérieux et plaisir ne sont pas que les deux mamelles de Mona Cabriole. Ils le sont aussi de cette littérature de genre, et l'on se prend à rêver que d'autres suivront ses pas…