Ce qu'il y a de bien avec ce hou-fais-moi-peur tout droit sorti d'une ligne d'assemblage, c'est qu'on ne se prend pas la tête avec de la littérature. D'ailleurs, pour peu qu'on le regarde sur écran de tablette, l'illusion de visionner un téléfilm ou un épisode de série doit être parfaite. Tout y est : l'héroïne célibataire (mais pas fille-mère, pour une fois), la meilleure copine, la mère s'inquiétant de la voir rester vieille fille, l'ami inspecteur… L'histoire ? Fidèle au roman à gimmick, Jayne Hall dirige l'agence 32/1 qui se spécialise dans l'identification des personnes disparues. Lorsqu'un cadavre dépecé et congelé est découvert, c'est à elle que fait appel l'agent spécial Scott Houston : il croit y voir le travail d'un tueur en série qu'il n'a cessé de traquer, mais qui lui a échappé. Toutes ses victimes ont été vues montant dans une camionnette semblable à celle retrouvée dans le désert, et Jayne Hall découvre vite qu'il s'agit des restes de plusieurs femmes : le tueur n'a guère chômé. Et par un heureux hasard, il est lié au travail de Jayne Hall lorsqu'elle faisait partie du mandat de l'Onu en Afrique… Quatre cents pages où l'action progresse majoritairement en dialogues, avec ces détails macabres faisant les délices des spectateurs des Experts et consorts, et ou on ne s'embarrasse guère de psychologies ou de descriptions d'atmosphère, suivant à la liste les directives de l'ère post-James Patterson. Il n'y aurait rien à redire sur ce texte consensuel, si ce n'est une fin un peu trop abrupte. C'est du déjà-lu, déjà-vu, mais parfois en moins bien. J'imagine que pour remplir la doxa du « quelque chose de pas prise de tête à lire dans le métro/dans l'avion », on peut cependant trouver pire…