CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 8.7
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
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Numéro collection : 32767
ISBN : 978-2-253-24265-9
Nombre de pages : 506
Format : 11x18cm
Année de parution : 2021
Titre original : Shiver
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Série :

Mal décongelé

Il y a dix ans, Milla était championne de snowboard, en compétition avec son éternelle rivale Saskia. Une compétition qui a viré au drame lorsque Saskia a disparu d'un coup sans crier gare. Or la montagne rend rarement ceux qu'elle prend… Aujourd'hui, Saskia est officiellement déclarée décédée après une bataille légale. Mais Milla et d'autres snowboarders sont invités pour un week-end au glacier du Diable, dans les Alpes. Un week-end VIP tous frais payés dans l'une des stations les plus exclusives qui soit. Sauf qu'à leur arrivée, celle-ci est déserte au lieu d'être bondée de skieurs. Et personne ne peut dire exactement qui a envoyé ces fameuses invitations. Soudain, l'odeur du parfum préféré de Saskia flotte dans l'air et une main anonyme pique les portables des convives. Toutes les tensions reviennent les hanter. Qui peut bien les avoir rassemblés ici ? Le passé est-il vraiment enterré ?

Le thème « des ex-amis réunis des années plus tard pour résoudre un lourd secret du passé » est en train de devenir un sous-genre à part entière tant on a bouffé de ces romans tous semblables. Les agents anglo-saxons (qui sont les vrais maîtres de ce qu'on publie ou pas) donnent-ils toute la même directive, voire la même grille aux auteurs ? Parce que là, on se retrouve dans un mix entre les fameux Dix petits nègres d'Agatha Christie (c'est dire si on donne dans l'originalité) mêlé de slasher, mais sans même des meurtres pour pimenter le tout. En effet, les personnages sont aussi transparents que de la chair à Michael Myers et uniquement différenciés par leurs noms, au point qu'on a l'impression d'être tombé sur un (mauvais) roman pour ados tant le style est également exsangue, ne créant ni sensation de lieu physique, ni de temporalité. Bien sûr, en dépit du mystère qui plane sur leur réunion, personne n'a simplement la moindre idée de s'en aller ou ne suggère cette possibilité, préférant évoquer inlassablement des coucheries adolescentes sans intérêt comme dans un mauvais soap-opéra (et apparemment, dix ans après, tout le monde en est resté exactement au même point). Quant à la conclusion, si elle ne se voit pas venir depuis l'espace, c'est bien à cause d'une bonne dose de rétention d'informations. Enfin, l'aspect snowboard, argument vendeur du roman, peut intéresser, mais se résume vite à quelques termes techniques répétés à l'infini. On imagine que deux ou trois autres romans bâtis sur le même moule sortiront le temps que vous ayez terminé cette chronique, visant les spectateurs de séries télévisées habitués à ce qu'on leur serve inlassablement la même soupe tiédasse avec obligation sociétale de considérer ça comme du quatre étoiles. Et avec assez de promotion, ça peut même se vendre…

Article initialement paru le 8 avril 2022
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
On ne devient pas sportif pro pour l'argent, surtout dans un sport aussi risqué que le nôtre. Un snowboarder freestyle ne sera jamais riche à millions, sauf s'il s'appelle Shaun White. Non, c'est quelque chose que l'on fait par passion. Pour la chance d'y consacrer chaque minute de sa vie, d'y penser sans cesse, d'en rêver la nuit. Plus un seul d'entre nous n'est pro, mais nous n'avons rien perdu de cette passion.
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