CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 22
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
ISBN : 978-2-7144-5383-9
Nombre de pages : 552
Format : 16x24cm
Année de parution : 2013
Titre original : The Best American Mysteries Stories
Crédits
Auteur(s) :
Traducteur(s) :

Nouvelliste: Collectif, nouvelle: Joe R. Lansdale, nouvelle: James Thomas Grady, nouvelle: S. J. Rozan, avant-propos: Otto Penzler, nouvelle: Lawrence Block, nouvelle: Mickey Spillane, nouvelle: Max Allan Collins, nouvelle: Brock Adams, nouvelle: Eric Barnes, nouvelle: David Corbett, nouvelle: Luis Alberto Urrea, nouvelle: Brendan Dubois, nouvelle: Loren D. Estleman, nouvelle: Beth Ann Fennelly, nouvelle: Tom Franklin, nouvelle: Ernest J. Finney, nouvelle: Ed Gorman, nouvelle: Chris F. Holm, nouvelle: Harry Hunsicker, nouvelle: Richard Lasnge, nouvelle: Charles Mccarry, nouvelle: Dennis Mcfadden, nouvelle: Christopher Merkner, nouvelle: Andrew Ricoda

Contexte
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10 / 10

Insomnies en noir : les meilleures nouvelles policières américaines 2013

Série :
Auteur :

Bouquet noir

Il est toujours autant présomptueux qu'arbitraire que de vouloir présenter « les meilleures nouvelles policières » tant, en ce domaine, le jugement est forcément subjectif (et heureusement : on parle ici de littérature, pas de plats surgelés…), mais là l'appellation n'est pas usurpée, tant cette anthologie présente toutes les couleurs du noir, où les noms moins connus font la pige aux auteurs plus que confirmés. Noir, mais on y retrouve des textes flirtant avec la littérature générale – le très beau « Audacieuse » qui ouvre le recueil, récit de l'affection entre un retraité ou une jeune voleuse, ou « Le Dernier cottage », histoire glaçante aux limites du fantastique évoquant tant Shirley Jackson que Friedrich Durrenmatt, ou encore « Diamond Alley », drame diffus et poétique sur les conséquences d'un meurtre ou l'espionnage avec « Destiny City » de James Grady, histoire de poseurs de bombes intéressante mais confuse, comme souvent avec cet auteur, ou « Le Dernier maillon de la chaîne », traitant de la chute d'un tyranneau africain et des intérêts grouillant derrière. D'autres évoquent les grands thèmes du genre, donnant parfois dans l'action (« Tueur de tueurs » et sa fuite en avant ponctuée de fusillades) ou l'ultra-classique (« À l'ouest de nulle part » aurait pu être écrit à l'époque de Jim Thompson) utilisant les personnages archétypaux du privé, des braqueurs, etc. D'autres éveillent en nous une étrange émotion, comme la magnifique et très sud-américaine dans l'esprit « Qui m'a volé ma guenon ? » qui, à travers l'affection d'un musicien pour son instrument, questionne notre rapport avec la musique, ou « Traversée en solitaire » d'Ed Gorman (auteur criminellement ignoré chez nous), dernier baroud de deux justiciers du troisième âge condamnés à mort. On y trouve même ce bon vieux Mike Hammer grâce à la collaboration post-mortem d'un Max Alan Collins bien connu de nos services… Curieusement, il manque juste un texte purement humoristique, genre pourtant prospère, mais ce sera peut-être pour la prochaine fois ? Au vu de l'impressionnante qualité purement littéraire de certains textes, on en vient à regretter la préface drôle mais reprenant le vieux canard du gentil populiste contre le vilain littéraire prise-de-tête (antienne ultra-classique de ceux qui ne lisent pas de « blanche », de ce côté-ci de l'Atlantique ou de l'autre, et/ou souffrent d'un complexe littéraire hypertrophié), et les auteurs de chez nous risquent d'avoir le cafard en pensant au nombre de débouchés ouverts à la nouvelle aux USA… On trouvera toujours un texte plus faiblard, on pourra s'amuser à sélectionner ses trois nouvelles préférées qui seront différentes de celles du voisin, mais pas de doutes : autant d'émotions, de plaisir de lectures, de frissons et de suspense pour vingt-deux euros, le tout dans une traduction remarquable, si ce n'est pas l'affaire de l'année, je ne sais pas ce que c'est…

NdR – L'anthologie comporte les nouvelles : « Audacieuse » de Brock Adams, « Quelque chose de joli, quelque chose de beau » de Eric Barnes, « Table rase » de Lawrence Block, « Qui m'a volé ma guenon ? » de David Corbett et Luis Alberto Urrea, « En patrouille » de Brendan Dubois, « Parfois, c'est une hyène » de Loren D. Estleman, « Ce que mains veulent » de Beth Ann Fennelly et Tom Franklin, « La Possibilité d'un crime » de Ernest J. Finney, « Traversée en solitaire » de Ed Gorman, « Destiny City » de James Grady, « Tueur de tueurs » de Chris F. Holm, « À l'ouest de nulle part » de Harry Hunsicker, « Tueur d'enfants » de Richard Lasnge, « Pluie d'étoiles » de Joe R. Lansdale, « Le Dernier maillon de la chaîne » de Charles McCarry, « Diamond Alley » de Dennis McFadden, « Le Dernier cottage » de Christopher Merkner, « Le Cœur comme un ballon » de Andrew Ricoda, « Chin Yong Yun mène l'enquête » de S. J. Rozan & « Mort depuis longtemps » de Mickey Spillane et Max Alan Collins.

Article initialement paru le 29 novembre 2013
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Dans les pages qui suivent cette intro, tu ne verras personne se regarder le nombril, tu ne trouveras pas d'interminables descriptions du mauvais temps en hiver, aucune digression sur le monde comment il va, aucun de ces « Moi, je » tellement à la mode, et nul calembour acrobatique destiné seulement à prouver que l'auteur s'est offert le dernier dictionnaire tendance et qu'il ne craint pas d'en faire un usage abusif.
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