La coutume locale veut qu'on attribue une note chiffrée à l'ouvrage que l'on chronique. J'attribue à celui-ci un 5 bien sonnant. Pour la prose de Mirbeau, flamboyante, vigoureuse, qui a de la sève et du jus, du cinglant qui vous fouette son homme ensommeillé, dormant aujourd'hui d'un sommeil torpide dont on ne le tire qu'en s'attaquant à ses euros. Mais pas seulement. Ma note va aussi à la composition de l'ouvrage: la reproduction du texte des « lois scélérates » puis, en clôture, d'un texte publié en 2009 permet de passionnantes et troublantes mises en perspective qu'il appartient au lecteur d'établir – on ne lui mâche pas l'analyse, c'est à lui d'opérer. Et ce 5 est, enfin, une manière de saluer l'introduction de Serge Quadruppani dont la plume a des éclats décidément bien assortis avec ceux dont brille celle de Mirbeau.