CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 23
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ISBN : 978-2-7436-2266-4
Nombre de pages : 510
Format : 16x24cm
Année de parution : 2009
Titre original : The Dogs of Rome
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8 / 10

Kompromat

Série :

Destins croisés

Le Kompromat montre bien comment le monde criminel s'est lui aussi mondialisé. Même si la pratique qu'il recouvre existait bien avant, elle a développé son nom de sa version russe. Le Kompromat c'est l'utilisation des informations que l'on possède, que l'on échange contre d'autres, les services que l'on rend avant même qu'ils soient demandés. Ainsi, lorsqu'un jeune couple est abattu par des gangsters et qu'un adolescent est laissé seul, les policiers qui ne peuvent se résoudre à cet état de fait lient une alliance avec un chef mafieux local qui va « punir » les assassins et « protéger » le jeune homme. Des années plus tard, ce jeune homme se retrouve commissaire de police à Rome et est confronté à ce passé car c'est l'amant de la fille du mafieux qui vient d'être assassiné. Qui plus est, il laisse une épouse bafouée sénatrice influente.

Très centré sur son personnage central, le commissaire, le montrant dans sa vie quotidienne, ses doutes, les pistes qu'il suit et abandonne, ses amours malheureuses, Kompromat, du romancier Conor Fitzgerald, prend des chemins de traverse, se permet de couper le roman en son milieu pour le reprendre du point de vue du coupable. Il prend également le temps de détailler, de dresser le portrait d'une Italie qui oscille entre la modernité des gens de télévision aux appartements immaculés aux petits truands qui survivent en organisant des combats de chien.
Premier roman d'une série, peut-être, Kompromat peut surprendre car il ne correspond pas aux critères habituels d'un roman noir : flânant autour de son personnage, développant des détails sur l'atmosphère, lourde et pesante comme le climat romain, mélange de chaleur pénible et d'orages soudains, montrant le quotidien d'une enquête, les difficultés de celle-ci entre les puissances criminelles, les désirs politiques, la corruption.
Anglophone vivant en Italie, comme son illustre « ancêtre » James Joyce qu'il traduisit en italien, l'auteur, en ouvrant des pistes, en s'installant dans ce soin méticuleux du détail, offre là un début prometteur, et donne une réelle envie d'en découvrir plus.

Article initialement paru le 17 novembre 2011
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Le trottoir en profita aussitôt pour se ruer à sa rencontre et lui asséner un coup charitable à l'arrière du crane.
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