CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 23,90 €
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Édité chez
ISBN : 978-2-38399-235-6
Nombre de pages : 528
Format : 23 X 15 CM
Année de parution : 2024
Titre original : The Map of Bones
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7 / 10

La Cité des morts

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Au XVIIe siècle, la saga des femmes Joubert continue. Ici, elles sont confrontées avec les débuts de la vie rude dans les colonies hollandaises d'Afrique du Sud, entre machisme, luttes contre les indigènes et les réticences des premiers colons avec les nouveaux arrivants et découverte du racisme et de l'esclavage. Une fresque historique familiale de Kate Mosse qui se conclut de belle manière.

Suzanne Joubert et sa grand-mère vivent à La Rochelle en 1687. Enfin, vivent le mot est fort car elles sont toutes les deux protestantes dans une ville qui vient d’être « reconquise » par les armées de Louis XIV. Des soldats français ont pris possession de leur maison et ils regardent d’un œil vicelard la jeune femme. Après un premier viol, les deux femmes décident de fuir et de rejoindre la communauté huguenote en Afrique du Sud. Pour Suzanne, c’est aussi l’occasion de savoir ce qu’est devenu Louise, membre de sa famille qui y avait fui. À peine arrivée, Suzanne sauve de dangereux risques un groupe de jeunes femmes venues là pour épouser des habitants locaux. Suzanne se lie alors d’amitié avec un haut fonctionnaire qui s’est épris de l’une des jeunes filles. Il va l’aider à réaliser son rêve de retrouver Louise. Des bruits courent qu’elle aurait habité à l’intérieur du pays, dans un coin où il y a peu de colons, et l’on mentionne à ses côtés la présence d’un autre homme, parfois de deux, parfois d’une femme. L’arrière-pays est encore aux mains des indigènes souvent peu tendres avec les colons (ils savent ce qu’il peut advenir) et certains colons sont peu amènes également avec les nouveaux arrivés, surtout s’ils sont français. Et il faut aussi compter sur une tête brûlée qui aurait bien couché avec une des jeunes filles mais en a été empêché au dernier moment par Suzanne. Il a réussi à s’enfuir mais peut-être est-il lui aussi dans ces zones moins contrôlées où elle veut se rendre. Dans les cent dernières pages, nous suivrons, en 1862, une nouvelle descendante de la famille Joubert revenir sur les traces de Louise et clore l’histoire, là aussi au sein de périls qu’elle ne peut concevoir.

Quatrième et dernier volet d’une série autour des femmes Joubert, mais pouvant aisément se lire de manière indépendante, La Cité des morts continue dans la même veine : descriptions historiques maîtrisées, rôle important des personnages féminins, arrière-plan sur les mœurs, les mentalités et la politique, soin accordés aux détails. Le récit est plus historique que vraiment policier même s’il y a des péripéties, des méchants, des vols, des viols, des luttes armées. En tout cas, l’intrigue est bien construit et la volonté d’écrire un page-turner efficace sur une saga familiale fonctionne au sein d’une intrigue qui doit beaucoup à un récit historique sur une période moins fréquentée par les écrivains et qui conclut une série classique mais forte.

Publié le 28 août 2025
Mis à jour le 27 août 2025
Suzanne pouvait les entendre tout saccager dans la maison. Plus proches de la bête que de l’homme dans leur comportement, sauf que les animaux ne détruisaient pas pour le plaisir. Ces hommes, des brutes grossières et violentes, étaient des soldats catholiques expressément autorisés par le roi à intimider, maltraiter et voler les familles protestantes chez lesquelles ils étaient cantonnés ; des « dragonnades » destinées à monter aux huguenots qu’ils n’étaient plus des citoyens dans leur propre pays.
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