CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 22
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
ISBN : 978-2-915018-72-1
Nombre de pages : 256
Format : 14x21cm
Année de parution : 2006
Titre original : Die Susse des Lebens
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8 / 10

La Douceur de la vie

Autriche, on triche

Les écrivains autrichiens nous ont habitué à une vision noire et sombre de leur propre pays, vu comme une lointaine province engoncée dans son catholicisme et son sens des convenances que l'on croirait volontiers sortis des romans mauriaciens. Ce pays est tellement noyé dans les brumes et les non-dits que même l'écriture des romans policiers en est imprégné.

Dans La Douceur de la vie, le roman de Paulus Hochgatterer, tout commence avec une petite ville du fin fond de l'Autriche. Un vieil homme est retrouvé mort. Il a été égorgé puis sa tête a été écrasée. Y a-t-il un témoin du meurtre ? Peut-être sa petite fille de cinq ans mais elle est devenue mutique. Un pédopsychiatre essaye de dénouer la situation, et toute cette affaire lui fait penser à un autre patient qui se déguise en Darth Vador pour aller tuer des animaux lors de ses promenades…
Le roman oscille entre différents pôles : la famille de la victime, un prêtre qui essaye d'écouter discrètement son ipod pendant les offices qu'il célèbre et pense que Bob Dylan est la réincarnation de Jésus, deux individus qui se déguisent pour aller commettre des forfaits, d'innombrables réunions de service dans l'unité psychiatrique, des conflits entre personnels.

Paulus Hochgatterer truque les pistes en changeant sans cesse de personnage. Comme en plus, chacun parle à la première personne, cela complique la donne. Le style complexe se perd lui aussi, de manière très construite, dans les méandres brumeux des psychologies des acteurs de l'intrigue, renforcé par le décor enneigé, étouffant les bruits. Du coup, il faut être un lecteur très attentif pour comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire policière, mais il suffit aussi de se laisser emporter, comme anesthésié dans l'atmosphère créée, comme englouti dans les pâtisseries autrichiennes lourdes et surchargées. Le tout avec une forme ironique, annoncé par le titre, car la vie est forcément tout sauf douce, dans ces campagnes bucoliques où se nichent les pires horreurs tandis que sonnent les cloches des églises.

Article initialement paru le 13 avril 2012
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
La plaque environ un mètre carrée, lettres dorées derrière un épais plexiglas ; Maître Norbert Kossnik, conseiller fiscal et administrateur fiduciaire agrée. Fiduciaire. Un escroc qui graisse la patte aux employés du fisc et qui fait chanter ses clients.
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