Dans une maison isolée de la forêt de Norrbotten, il y avait une femme qui ne voulait pas que sa fille parte. Elle voulait qu’elle soit enceinte même si son propre grand frère devait s’en charger. Mais la fille a refusé et a été brûlée. Tandis que l’aîné vivote de petits boulots, son cadet, Dylan, a accepté un petit travail routinier : conduire le bus scolaire. Mais il entend des voix qui lui disent que son sang devient de mauvaise qualité et qu’il faut qu’il en boive de toute urgence. Alors, Dylan se promène, erre, repère une femme qu’il arrête sous prétexte d’un problème de voiture et qu’il tue pour goûter son sang. Mais Dylan découvre dans la voiture de la femme son fils endormi, un fils qu’il connait car il lui sourit tous les matins dans le bus. Que faire ? Emmener son fils chez lui, le temps de réfléchir ?Mais entre son frère qui ne veut pas de témoins, lui qui a besoin de sang et le gamin, la vie va devenir encore plus tortueuse.
L’intrigue du roman de William Älgebrink tient sur un fil. L’auteur suédois décrit la lente plongée dans l’horreur, racontée à deux voix – soit par le chauffeur de bus, mélangeant son délire, son passé et une vie de paumé, soit par les actions et les pensées du jeune garçon perdu, ne comprenant pas ce qui se passe. De ce choc de deux flux de pensées nait l’horreur de la situation. Un suspense tendu, mais qui sent quand même le déjà-vu. Bonne plongée dans la tête des personnages, le roman ne tient que par cette « description » de l’intérieur plus que par le reste, somme toute assez convenu, pour un roman en demi-teinte, qui semble intéressant, mais ne tient pas forcément toutes les promesses de ses prémices.