Mauve Guyon a quitté sa famille du domaine de Bassan, grande productrice de cognacs, pour vivre sa vie et se faire traductrice-interprète à Bruxelles. Mais quand y survient une tragédie, elle est pourtant bien obligée de retourner au pays. Véronique, sa sœur, s'est suicidée. La voilà donc chargée de s'occuper de Guillaume et Laurie, les deux enfants de Véronique ! Mais ce n'est pas tout : elle découvre que le domaine est au bord de la faillite. Contrainte de rester sur place, elle va découvrir toute une série de révélations douloureuses concernant sa famille…
Après Un automne en clair-obscur, Martine Delomme s'éloigne du roman policier à l'ancienne pour aborder un genre qui lui convient mieux, sans connotation péjorative aucune, le mélodrame. On notera d'ailleurs que l'éditeur ne trompe pas sur la marchandise en le classant dans les romans sans étiquette. Donc, si décès il y a, il ne faut cependant pas attendre de révélation fracassantes, ni d'assassin bien caché. L'auteur s'intéresse plus aux relations conflictuelles entre ses personnages, aux secrets de famille et à l'itinéraire de cette jeune femme mise dans une situation apparemment impossible qui risque de lui coûter jusqu'à son couple. Le tout est écrit une fois de plus dans une langue très classique, et possède un petit parfum années 1970 pas désagréable à lire. Mais on pourra arguer qu'avec son insistance sur les détails du quotidien, La Mémoire des anges évoque également un téléfilm du samedi après-midi…