Nous sommes sur la Station spatiale internationale. Comme à son habitude, à l’intérieur, deux équipages cohabitent plus ou moins. D’un côté les Russes, de l’autre les Américains sous la direction de la commandante Lucy Poplaski. Les expériences scientifiques se déroulent de manière routinière. Seule inquiétude pour certains, le fait que les Russes ont sans doute introduit une arme à feu dans la station au cas où. Mais comme les deux « équipes » partagent la station sans trop se mélanger, ce n’est pas trop grave. Toutefois un incident vient perturber la vie tranquille de la station : le taux d’ammoniac augmente lentement, très lentement mais sûrement. Il faut essayer de trouver d’où vient cette anomalie avant que le taux ne perturbe, voire empêche la vie sur la Station. Alors que les investigations se poursuivent, les deux camps commencent à s’accuser mutuellement de l’avoir provoqué, ce qui est accentué par le fait qu’à terre les autorités entendent se servir de ce prétexte pour changer les données et les contrats qui régissent les liens entre les puissances qui se partagent la Station. Sur terre, toujours, le mari de la commandante Lucy Poplaski essaie d’enquêter sur les membres russes, pensant que l’un d’eux cache peut-être des secrets dangereux pour l’équilibre de la Station.
Après sa « Trilogie du Darknet » axée sur l’informatique et ses dérives potentielles, l’auteur polonais Jakub Szamalek poursuit son travail de littérature policière en se focalisant sur un autre aspect des sciences. Il rend compte ici, de manière réaliste, de la vie dans une station spatiale. L’enquête tourne autour de deux axes : la potentielle rivalité entre les Russes et les Américains, et le suspense qui nait de l’augmentation d’une substance qui, dans un contexte de vase clos, risque de tuer l’ensemble de l’équipage, avec forcément un coupable en interne puisqu’il est difficile de concevoir une intervention extérieure dans le laboratoire spatial. Le suspense nait à la fois de la recherche contre une mort programmée, de l’éventuelle découverte du coupable et des problèmes qui en découlent, notamment concernant la rivalité idéologique entre deux camps, montrant que même ce qui pourrait être une source de fraternisation (la science et la possibilité d’améliorer les conditions humaines) est aussi la continuation de la politique la plus terre à terre.