Pénélope Marsh a eu une enfance difficile. Surtout elle entend des voix qui lui disent de tuer. Alors elle les écoute, sans se préoccuper de savoir si ses cibles sont des animaux, des voisins, ou des passants. Elle ne semble pas plus s’en soucier que s’il s’agissait de faire ses courses, ce qui fait qu’elle laisse de nombreux indices qui peuvent mettre le policier local sur sa piste. Mais cela ne gène pas Pénélope qui continue son petit madame de chemin, discutant avec ses voix.
Un résumé très court pour un roman qui, d’une part, l’est autant et, d’autre part, se constitue d’une sorte de long monologue intérieur qui décrit, sans pathos ni enthousiasme, la vie perdue de cette femme. Elle vit entre ses meurtres racontés de façon assez monocorde, comme si cela ne la concernait, et des flux de conscience qui reviennent principalement sur son passé et sa vie familiale peu agréable, dans une région de campagne, qu’elle ne semble pas particulièrement apprécier. Qui plus est, elle a eu la vision, adolescente, d’une femme assassinée et laissée au bord d’un marécage, ce qui a encore plus troublé son entendement. Entre évocation psychologique fouillée, détails qui nous laissent spectateurs d’un trouble psychiatrique devant lequel, comme souvent, nous ne voyons pas bien comment agir, L’Affaire Pénélope Marsh est un texte court, certes, mais extrêmement dense, ressassant des obsessions pour offrir un roman très noir, qui nous fait regarder l’humanité de nos connaissances, de nos voisins, d’une autre façon, en nous plongeant dans l’univers très particulier de cette jeune femme seule.