Alors qu'il s'apprête à poser à un écrivain de romans policiers une question qu'il a mûrement réfléchi, le collégien de sixième Jo Bical est interrompu par une altercation dans une voiture entre une homme et une femme. Voiture qui est garée dans la rue entre le collège et une usine désaffectée. Il est le seul à avoir noté le numéro de la plaque d'immatriculation. Ce fait ajouté à la dispute de ses parents – restaurateurs, ils tiennent un hôtel, mais sont dans une mauvaise phase financière -, l'amène par un chemin tortueux comme ils le sont tous pendant l'adolescence à créer son agence de détective, « Agence Jo Bical and Co, enquêtes, recherches, filature. Discrétion assurée », et à ouvrir un bureau dans l'usine abandonnée où, une fois le ménage fait, il peut lire des romans policiers en buvant du coca. Sauf que la seconde fois où il se rend dans ses « locaux », le pauvre Jo découvre sur sa porte une invitation grossière à déguerpir, sauf que peu de temps après, il tient sa première cliente, une fille de son collège qui a perdu son chien, sauf qu'il s'agit d'un doberman et que l'adolescente veut qu'ils aillent le chercher dans les caves d'immeubles d'une cité… Vous vous en doutez, rien ne va se passer comme prévu, et Romain Slocombe prend un malin plaisir à semer des embûches qui précèdent les pas de son héros qui, s'il va finir par clôre deux enquêtes d'un coup, n'échappera pas au sacro-saint coup de matraque sur la tête, et n'en tombera pas moins amoureux de sa cliente. Une histoire légère qui brasse allègrement le genre hard boiled avec le phrasé d'un romancier à la plume aiguisée qui vole où le vent la porte. Et le vent en la matière a beaucoup d'imagination…