En août 1420, Roger boit une ale dans une auberge. Il échange quelques mots avec un individu dont le visage lui rappelle des traits familiers. Plus tard, une commère lui rapporte qu'Audrea Belleknapp, châtelaine d'un manoir des environs de Welles, a reconnu son page, auteur six ans auparavant d'un vol et de l'assassinat de l'épouse de son intendant. Le gaillard, arrêté suite à l'accusation, insiste pour parler à Roger. Il lui révèle être son demi-frère, d'où la familiarité des traits. Il se dit innocent, étant en Irlande au moment des faits. Mais c'est sa parole contre celle de son accusatrice, celle d'un roturier contre celle d'une personne de noble lignage. Roger a deux motivations pour résoudre ce mystère : faire triompher la justice et aider un membre de sa famille. Mais entre une châtelaine atrabilaire, un fils cadet odieux et le retour du fils aîné qui vient prendre possession de son héritage, le Colporteur aura fort à faire !
Kate Sedley édifie autour de son héros un microcosme cohérent où l'on retrouve avec plaisir une galerie de protagonistes qui s'étoffe au fil des intrigues. Ces dernières, même si elles ne sont pas sophistiquées ni tortueuses, sont recherchées et attractives. Le profil de son héros est élaboré ; la vie quotidienne et l'atmosphère de l'époque sont bien restituées. Le Fils prodigue est conforme à l'esprit de la série, alliant avec bonheur la rigueur historique et l'humanisme des personnages dans une intrigue bien enlevée.