CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 10.4
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
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ISBN : 978-2-203-03029-9
Nombre de pages : 48
Format : 23x31cm
Année de parution : 2010
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8 / 10

Le Voyage des cendres

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Belgique déconnexion

Van Bollewinkell, un mafieux belge qui a vaincu les Siciliens et s'est implanté aux États-Unis s'est résolu au suicide pour éviter la joie d'avoir sa peau aux métastases qui le rongeaient. Il avait su amener un sang neuf et un style différent à l'austère Camorra sicilienne avec une mafia joyeuse et bon enfant à l'image de sa Belgique natale. Ultime pied-de-nez, il laisse à ses petits-enfants, deux adolescents jumeaux qui passent leur temps à se curer le nez (Harry) ou à avoir un air de morue décervelée (Monica), une fortune colossale à condition qu'ils aillent personnellement balancer ses cendres quelque part au-dessus de son pays natal sinon tous ses biens iront à ses ex-associés.
Un testament comme ça, c'est du genre à mettre le feu aux poudres. D'ailleurs, à peine le temps de respirer que le chauffeur de la famille saute avec la voiture. Enfin, les deux jeux jumeaux débarquent en Europe et sont remis à Canardo, cousin de la veuve éplorée – enfin presque – pour un voyage en voiture jusqu'en Belgique. À partir de là, c'est un véritable jeu de piste auquel les jumeaux et Canardo sont conviés, et où viennent se greffer une gouvernante sexy et à cheval sur l'orthographe, la pluie, la boue, les pannes d'essence, l'Atomium de Bruxelles, des pédophiles perdus dans le trou du cul de la Belgique, des attardés, des flingues, des suiveurs en voiture, et la pègre locale car « on n'est pas en Sicile… on est en Wallonie… » mais en terre flamande. « Alors ça est la guerre. »
Dix-neuvième aventure du privé canard le plus connu du monde, même avant Gédéon, Le Voyage des cendres est à la bande dessinée anthropomorphique ce qu'Astérix chez les Belges est à la bande dessinée gauloise. Il y a de l'humour belge d'hier et d'aujourd'hui en veux-tu en voilà qui reprend toutes les images de Rochemort (ville jumelée spirituellement avec Épinal en France) possibles et imaginables. Inutile de dire que Sokal n'œuvre pas particulièrement pour l'unité du pays en ces temps difficiles même si tant les Flamands que les Wallons en prennent pour leur grade dans une bande dessinée où les cases sont moins bruyantes et plus claires que d'habitude. Mais l'effet garanti est là, et dans un ultime rebondissement digne d'un bon Chandler, Sokal nous offre une fin morale… ou pas !

Article initialement paru le 13 mai 2010
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
– On n'est pas en Sicile… on est en Wallonie…
– Et alors ?
– Alors ça est la guerre…
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