Il s'en passe de belles dans le sous-sol du Majestic. Un matin, dans un casier du vestiaire, Prosper Donge découvre le cadavre encore chaud d'une riche cliente américaine. Sa mort, bien sûr, est tragique, mais la première question que se pose Maigret est : que faisait-elle ici ? Confronté à deux mondes distincts, Maigret va également devoir jouer sur du velours, car le mari de la morte (qui au passage n'était pas parti en voyage d'affaires comme il l'avait dit à sa femme) par l'entremise de son consulat s'est mis un juge d'instruction dans la poche. Il faudra donc chercher parmi les pauvres gens le coupable idéal : par exemple Prosper Donge. D'autant qu'il connaissait la victime, et plutôt bien, au point d'avoir eu un enfant avec (bon, il faut avouer qu'il l'ignorait)… Mais Maigret est un provocateur, adepte du coup de poing et du pied dans le plat. Alors, il suit son instinct, fouille, désarçonne, et enfin révèle.
Les Caves du Majestic n'est pas sans rappeler par son ambiance le film Gosford Park. Deux mondes coexistent dans la plus totale indifférence un peu à l'instar d'une tour, où l'ascension sociale est symbolisée par l'étage où l'on habite. Au Majestic, les fourmis du sous-sol s'activent. Mais elles ont toutes leurs petits secrets, leur double-identité, des vies antérieures qui des fois rejoignent celles des riches des étages supérieurs. Et pourtant, l'anonymat est de rigueur puisque l'on ne connait pas les noms mais simplement les numéros des chambres. Maigret s'installe, hume, observe, interroge, conserve l'œil qui fait sentir à l'autre qu'il sait, qu'il y a quelque chose de caché qu'il va de toute façon découvrir quitte à devoir se déplacer à Cannes, voir de vieilles entraîneuses, découvrir du sordide, des drames familiaux, des manipulations et des trahisons.