CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 23,90 €
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Édité chez
ISBN : 978-2-258-21229-9
Nombre de pages : 574
Format : 23 X 15 CM
Année de parution : 2025
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6 / 10

Les Ombres du monde

Auteur :

L’officier de l’armée française Jorik Arteta est en mission au Rwanda au début des années 1990 quand il y fait la rencontre d’Espérance, une jeune professeure de françaiseavec laquelle il vit une passion amoureuse. Elle est impliquée dans la volonté démocratique de son pays et dispose d’un atout de taille : née tutsi, son père (qui est déjà marié), la reconnait comme sa fille et elle acquière la nationalité hutu, ce qui pourrait la mettre à l’abri. En effet, il y a de fortes inimitiés entre les deux ethnies et un génocide se prépare lentement mais sûrement, à bas bruit. Lorsque le président est abattu, avec son avion, les massacres commencent. Espérance, qui a une petite fille, Aline, fuit la capitale et essaie de se sauver. Mais elle est poursuivie par les tueurs. In fine, alors qu’elle est tuée, sa fille peut être sauvée par l’armée française, et surtout par Jean-Charles, le collègue et ami de Jorik. Jorik emmène sa fille en France où des années plus tard elle donnera naissance à Maël. À présent Maël a grandi et veut en savoir plus sur le pays de sa famille maternelle. Surtout elle veut aller voir les derniers grands singes pour lesquels Diane Fossey a été tuée. Finalement, son grand-père et sa mère lui offrent un voyage, avec eux, pour revenir au pays et voir ce qu’il devient. Dès l’arrivée, ils sont accueillis par Jean-Charles qui y est resté. Ensemble, ils vont aller voir les gorilles dans la forêt. C’est alors que des braconniers font prisonniers Jorik et que des questions se posent : est-ce juste un enlèvement de circonstance ? S’agit-il des derniers combattants qui s’opposèrent à la fin de la guerre contre les tutsis ? Pourquoi cherchent-ils aussi à récupérer le journal intime d’Espérance et les restes d’une boîte noire que personne ne semble avoir jamais vue dans la famille ? Surtout qui peut être au courant de cette vieille histoire et les trahir ?

Le nouveau roman de Michel Bussi se compose de deux parties qui se répondent et se mélangent : d’une part l’aventure de Jorik et Espérance qui permet de raconter le Rwanda dans les années 1990. De voir l’effervescence démocratique d’un pays où le président pour être réélu ou pour continuer à gouverner va jouer une carte identitaire sans réel fondement mais bien pratique et s’appuyer sur la France, et un président français plutôt acquis à sa cause. De percevoir comment l’armée va essayer de prévenir des risques encourus puis comment le génocide va se déclarer et son déroulement. De l’autre, les événements contemporains qui permettent de voir combien ils se situent dans la continuité des précédents à travers principalement le regard d’une adolescente qui découvre la réalité du pays de sa famille.

Ceux qui connaissent l’histoire du Rwanda et du génocide trouveront ici une piqure de rappel assez clairement exposée et qui tente de jouer la neutralité, à travers une intrigue construite et bien amenée (avec suffisamment de rebondissements pour maintenir l’intérêt), mais sans grands moments saillants. Les Ombres du monde est un roman de littérature qui sait raconter et évoquer, avec beaucoup de bons sentiments, un pan intéressant de l’histoire. Pour les gens qui veulent découvrir et sentir une situation, le roman de Michel Bussi est écrit avec soin et ses personnages permettent d’éclairer une situation. Pour ceux qui veulent cependant toucher du doigt la réalité, il manque quelque chose dans l’évocation du drame, dans sa noirceur. Mais c’est une bonne introduction qui permet de montrer une part sombre de l’histoire française (même si l’auteur ne va pas forcément au bout de toutes les pistes possibles – la mort de Grossouvre par exemple).

Publié le 13 août 2025
Mis à jour le 22 juillet 2025
J’ai senti mes jambes défaillir, un vertige trop inattendu pour que je puisse réagir, je me suis doucement affaissée sur un matelas de mousse et de fougères, terrassée par la tension. Mon corps s’est recroquevillé, mes yeux se sont fermés, mon crâne a explosé, comme si un dieu invisible, armé d’un gourdin, l’avait assommé.
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