CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 22.9
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Édité chez
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ISBN : 978-2-8159-1038-5
Nombre de pages : 446
Format : 15x22cm
Année de parution : 2006
Titre original : Sommer der morder
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8 / 10

L’Été des meurtriers

Série :

Mondialisation des conflits

Un petit village allemand, blotti au cœur de la Forêt-Noire. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la vie s'écoule paisiblement et l'on y meurt surtout de vieillesse, mais un jour une grange commence à brûler. La routine pour les pompiers, jusqu'à ce que le bâtiment explose, tuant un policier. La grange aurait pu être le spectacle de bombes américaines qui n'aurait pas explosé depuis près de soixante-dix ans, mais la réalité est tout autre : elle servait de cache pour des terroristes. Louise Boni est chargée d'enquêter. C'est là que le roman classique rural devient thriller. C'est là que la petite histoire touche la grande. Parmi les inspecteurs, il y a des descendants d'autres minorités ethniques, des enfants de Yougoslaves qui se souviennent que la guerre a touché leurs compatriotes, que cette guerre s'est déroulé aux frontières de l'Europe.
Louise Boni en s'engageant dans cette enquête va avoir du mal, car des connexions seront complexes et ce d'autant plus que la raison d'État prime. L'incendie d'une grange révèle les collusions entre États, comment les démocraties doivent aussi oublier toute notion de règles pour se protéger. L'explosion de la grange n'est pas uniquement un fait anecdotique, une pierre soulevée pour que les cafards apparaissent à la lumière, elle est aussi et surtout le révélateur des failles de nos systèmes : au cœur de la forêt campent des membres spéciaux des services secrets américains qui n'attendent que le mouvement de ces cafards pour attraper des proies qui seront alors entraînées discrètement vers Guantanamo ou d'autres endroits aussi peu réjouissants. À l'inverse au cœur de nos villes, des associations humanistes se sont peu à peu détournées de leur but et sous couvert d'équilibrer les forces, participent au financement et à l'intendance de groupes terroristes.
Louise, attaquée dans sa chair et au cœur même de son appartement, découvre combien les situations les plus simples se voient devenir compliquées, comment la mondialisation de l'économie et des échanges se traduit aussi par la mondialisation des conflits : une petite grange au fin fond de l'Allemagne rurale, et un pompier volontaire, sont les victimes collatérales de conflits lointains, au Pakistan…
Oliver Bottini, tout en ne négligeant pas ses personnages (l'équipe d'inspecteurs, le chef du groupe « américain », les pompiers au début du roman), jongle constamment, avec finesse, sur les deux niveaux – une base locale solide avec une enquête de terrain classique et les implications internationales, le monde globalisé qui est désormais le nôtre, ses dangers et la morale qu'il devrait impliquer.
Une sombre découverte !

Article initialement paru le 30 octobre 2014
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Une ville horrible, beaucoup trop propre, astiquée comme une petite dame qui fait des simagrées et se croit meilleure que tout le monde.
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