CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 3.45
INFORMATIONS LIVRE
Édité chez
Collection :
Numéro collection : 171
ISBN : 978-2-03-585911-2
Nombre de pages : 176
Format : 12x18cm
Année de parution : 1883
Titre original : Treasure Island
Crédits

Présentation, notes, questions et après-texte: ÉVelyne Amon

Contexte
Époque :
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6 / 10

L’Île au trésor

Le tranchant du silex...

Jim Hawkins, un gamin désobéissant de douze ans savoure, fasciné, les aventures qu'un vieux loup de mer débarqué dans son auberge ne cesse de conter. Elles sont d'autant plus savoureuses que l'homme est anxieux, toujours sur ses gardes, à l'écoute de la mort qui rôde désormais parmi eux. Si immédiate du reste, que nombre de proches meurent, dont le père de Jim et le vieux marin bavard. Dans la malle de ce dernier, Jim découvre une carte indiquant l'emplacement d'un trésor. Jim s'embarque sur l'Hispanïola, court les mers, déjoue une mutinerie, apprend les vertus de l'ordre et finit par rallier l'Angleterre, où le trésor sera enfin remis entre de bonnes mains…
Quand il écrit L'Île au trésor, Robert Louis Stevenson a trente et un ans. Il est connu comme critique littéraire, essayiste. C'est pour désennuyer son beau fils, nous dit-on, qu'il inventera cette histoire, allant chercher ici le perroquet du John Silver de Crusoe, le squelette du scarabée d'or d'Edgar Allan Poe, pour en pimenter la lecture. Un concert de louanges accompagne la sortie du roman. Le roman de piraterie est né, à l'univers mythique, aux personnages pittoresques à souhait, le vieux loup de mer, l'Amiral Benbow, le portant littéralement sur son dos.
L'appareil critique qui nous est offert par Évelyne Amon cadre parfaitement le contexte du roman d'aventure anglais, de Defoe à Conrad. Une prévention tout de même : on oublie tout d'abord largement que Stevenson fut un grand théoricien de la littérature, forgeant une conception puissante du réalisme littéraire, moins au service de l'enfance que de la seule aventure possible, celle de l'imagination, le lieu même de l'odyssée humaine aux yeux de Stevenson. Et à mésestimer cet apport théorique, on en vient à enraciner le besoin d'aventures dans l'expérience avec laquelle nous avons rompue, des hommes du passé, ceux des Grandes Découvertes pour un peu, quand en réalité, la seule aventure à laquelle Stevenson tienne est intérieure, purement imaginaire. Bien que, certes, d'un imaginaire qui n'a cessé de se redéployer autour de la métaphore du vaisseau (y compris quand il est spatial). Or c'est là qu'il faut creuser, la liberté du ton comme l'adhésion du lecteur.

Article initialement paru le 8 mars 2012
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
L'essentiel est de bouger, de quitter le nid douillet de la civilisation, de sentir sous ses pas le granit terrestre et, par endroits, le tranchant du silex.
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