CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 20
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ISBN : 978-2-7436-2227-5
Nombre de pages : 380
Format : 16x24cm
Année de parution : 2010
Titre original : Moonlight Mile
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10 / 10

Moonlight Mile

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Lorsque tout s'apaise

Dans un grand roman noir, il y a un objet mythique que policiers, détectives et truands essayent de récupérer – un faucon maltais parfois. Ici, une croix d'or emblématique d'un petit état slave de l'orbite russe. Évidemment, un chef mafieux particulièrement psychopathe tente, lui, de s'en emparer.

Dans un grand roman noir, cet objet n'est qu'un prétexte. Ici, aussi. L'idée de départ de Dennis Lehane est particulièrement forte. Visiblement, il veut arrêter avec Patrick Kenzie et Angela Gennaro les deux privés qui lui ont ouvert le chemin de la reconnaissance. Pour ce faire, il décide de les confronter à une enquête de leur passé. Dans Gone, baby, gone ils devaient retrouver une petite fille. Patrick avait réussi mais ça avait été rude car il savait qu'en récupérant la fille il la ramenait dans les bras d'une mère alcoolique et peu aimante.
Aujourd'hui la jeune fille est presque majeure et a disparu de nouveau ! Qui plus est, sans doute en s'emparant de la fameuse croix. Et l'enquête va replonger les détectives dans des dilemmes moraux : d'une part pourquoi retrouver quelqu'un qui s'est enfui pour de bonnes raisons, et d'autre part comment concilier cette vie avec leurs nouvelles responsabilités familiales ?
Dennis Lehane touche au sensible en présentant un détective vieillissant, assommé, maltraité, trahi y compris par celle qu'il recherche. Au début du roman, Patrick prend une arme ; à la fin, il la jette dans la rivière locale. Entretemps, il ne s'en sert pas. Toute violence sanglante est bannie hors cadre et les corps disparaissent au son d'une tronçonneuse lointaine. Derrière l'enquête, c'est tout l'univers du détective qui se resserre pour qu'il puisse trouver, donner et nommer le sens de sa vie.

Dans un grand roman noir, le lecteur achève sa lecture avec une larme, de l'émotion qui le prend à la gorge, et l'impression que, malgré les ténèbres, des rayons de soleil subsistent… comme cette lumière lointaine que regarde la jeune fille sur la couverture de l'ouvrage.

Article initialement paru le 20 mai 2011
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
À l'intérieur, je voyais les clients déjeuner ou contempler le paysage d'un air morne sans se douter un seul instant de ce que la tronçonneuse s'apprêtait à découper à quelques centaines de mètres seulement.
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