CHRONIQUES

livres • bandes dessinées • comics
Prix : 10.9
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ISBN : 978-2-36394-132-9
Nombre de pages : 492
Format : 9x12cm
Année de parution : 1993
Titre original : Death In A Strange Country
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8 / 10

Mort en terre étrangère

Série :
Auteur :

Submersion fangeuse

Venise est une ville-État très ancienne, et nous connaissons tous la façon dont elle est construite, sur des marais, sur de l'eau qui lentement croupit et détruit la ville même, l'enfonçant lentement dans ses profondeurs. À ce titre, vieillesse, décadence historique symbolique et destruction programmée par la nature, les éléments et le temps en font une excellente parabole du monde occidental. Mort en terre étrangère, le roman policier de Donna Leon, s'ouvre sur deux affaires : un officier américain d'une base militaire est retrouvé mort dans la lagune et sa supérieure qui par ailleurs est aussi sa maîtresse fait une overdose quelques jours plus tard. Leurs disparitions semblent liées à la gestion des ordures et autres produits très toxiques des bases américaines en Europe. D'autre part, un riche milanais, lié aux pouvoirs politiques et à la mafia – à supposer que ce soit deux choses différentes – s'est fait voler trois tableaux mais l'affaire semble louche…

Les deux affaires sont confiées à l'éternel commissaire Brunetti. Comme on le voit, ces enquêtes tournent autour des éléments symboliques : corruption, collusion, déchets, mort programmée de l'Occident sous sa propre richesse. Et notre commissaire doit plus s'occuper des remugles nauséeux que de l'intrigue car personne, y compris son supérieur hiérarchique, ne tient à ce que les enquêtes aboutissent.Pour s'être trop approché de la vérité, un de ses amis carabinier a d'ailleurs été muté.

Le roman s'organise stylistiquement autour de ces ténèbres, de cette fange qui envahit le monde. Le commissaire pour résoudre les affaires doit accepter de passer par les volontés et les non-dits d'un proche parent, lié sans doute à de multiples combines. Au final, aucune justice n'est rendue aux morts, ceux qui cherchent la vérité sont peu considérés et il faut un acte de vengeance pour qu'une des affaires se résolve. Quant au commissaire Brunetti, il ne peut que pleurer sur de nouvelles illusions perdues, n'obtenant que des victoires dérisoires par rapport à l'immensité des crimes commis, sur l'instant et pour les générations futures.

Article initialement paru le 20 février 2013
Publié le 21 mai 2025
Mis à jour le 21 mai 2025
Nous sommes une nation d'égocentriques. C'est notre gloire mais ce sera aussi notre perte, car pas un seul de nous n'est capable de se vouer corps et âme au bien commun.
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