Tokyo, 1926. Mitsuko Hoshino, fille d’un policier, s’est lancée dans une carrière de détective au sein de l’agence Ginza. Elle bénéficie du soutien sans faille de son patron – ce qui n’est pas une mince affaire dans un Japon où les femmes doivent lutter contre les traditions pour se faire leur propre chemin. Alors qu’elle s’est réfugiée au Café Sicile pour prendre un thé après un rendez-vous avec un client énervant, elle est accostée par un charmant serveur, Saku Yoshida, qui lui demande de retrouver la propriétaire d’un escarpin fabriqué en Italie et orné d’un diamant qui a été abandonné dans la rue. Saku Yoshida en est sûr : la propriétaire a de graves ennuis. Bientôt, un étrange tandem se forme, qui va être amené à enquêter sur différents cas qui éloignent Mitsuko des affaires courantes dont elle s’occupe habituellement : retrouver une peinture, protéger une actrice, mettre à jour une escroquerie. La jeune femme fait donc équipe avec le jeune serveur, sympathique et agaçant, qui s’avère être le fils d’un milliardaire qui veut comprendre la société dans laquelle il vit.
Premier des neuf volumes parus au Japon (actuellement six publiés en France), My Dear Detective. 1 est un hommage brillant aux anciennes histoires de détectives initiées par Conan Doyle et autres Agatha Christie. Ici, le tandem fonctionne différemment car les deux personnages qui mènent les enquêtes sont astucieux et s’en remontrent l’un-l’autre. Si Saku peut parfois reprocher à Mitsuko une trop grande naïveté, cette dernière lui prouve qu’elle n’a pas que de l’instinct et que ses choix sont portés par sa réflexion et ses déductions. Dans un décor du Japon de l’entre-deux-guerres, dans une ambiance pourtant très occidentales, la place de la femme est omniprésente. Mais Natsumi Ito développe des thèmes sociétaux toujours d’actualité (un homme qui se rêve femme, une femme qui veut s’accomplir par elle-même et une autre qui souhaite quitter ce qu’elle est pour vivre pleinement ses rêves). Avec, dans ce premier volet, en filigrane, l’importance de l’Italie. Le volume se termine au milieu d’une enquête. Frustrant mais aussi enthousiasmant !
